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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

SECHAGE DES COSSETTES DU MANIOC AUX ABORDS DES ROUTES : Une pratique peu hygiénique qui serait responsable de nombreux cas d’intoxication alimentaire

 SECHAGE DES COSSETTES DU MANIOC AUX ABORDS DES ROUTES : Une pratique peu hygiénique qui serait responsable de nombreux cas d’intoxication alimentaire

Les cossettes de manioc sont un sous-produit de la transformation du manioc, utilisées dans l’alimentation animale et humaine. Cependant, leur qualité est souvent compromise en raison du séchage non hygiénique au bord des routes, entraînant des intoxications. Des initiatives promeuvent des méthodes de séchage plus propres et hygiéniques, encourageant les transformateurs à adopter des pratiques responsables.

Cossette de manioc

Ruth EDOH

La cossette est un produit de dimensions variables issu du manioc. Elle est dure et obtenue après l’épluchage, le rouissage et le séchage. Également, il en existe celles produites par le fumage des racines de manioc fermentées. Ce sont des sous-produits venant de la transformation du manioc et utilisés à diverses fins : en tant que produits de substitution aux céréales dans l’alimentation du bétail, dans la préparation du pain, des gâteaux, des crêpes et du gari. Les cossettes sont réduites en farine après concassage et mouture. Cette farine est utilisée pour fabriquer la pâte, qui est consommée. Elle sert également de matière première dans la fabrication de l’alcool appelé “fingnin han“ chez les fon au Benin.

Cependant, la qualité des cossettes a toujours laissé à désirer en raison des insuffisances constatées tout au long du processus habituel de transformation. Le non-respect des normes d’hygiène et d’emballage font que le produit final est responsable de certains cas d’intoxication chez les consommateurs. Il est courant, voire fréquent, de voir des produits destinés à la grande consommation sécher au bord des grands axes routiers, sur les toiles des maisons, sur les murs des douches, voire au sol. Cette technique traditionnelle de séchage présente de nombreux risques pour les consommateurs, tels que les avortements et les intoxications alimentaires. Malheureusement, les transformateurs à base de cette méthode ne semblent pas mesurer l’ampleur des dégâts. Et si l’on se rappelle encore en 2007, dans la commune de Tchaourou, plusieurs cas d’intoxication alimentaire ont été notifiés, avec une douzaine de décès, et ces problèmes persistent encore aujourd’hui.

De nos jours, plusieurs projets et programmes œuvrent pour éradiquer ce problème en encourageant les femmes transformatrices à adopter de nouvelles méthodes de séchage simples et pratiques, utilisant des matériaux locaux, hygiéniques et adaptés. La coopérative Sonagnon, située dans la commune de Kpomassè, a progressivement réussi à faire accepter cette méthode de propreté à ses membres. « Avec nos anciennes pratiques, pour obtenir des cossettes de manioc, nous ne respections aucune règle d’hygiène. Le séchage se faisait au bord des routes. Aujourd’hui, grâce à la formation et au suivi, nous prenons soin de nos produits », explique un membre de la coopérative spécialisé dans la transformation du manioc. Rappelant qu’avant les cossettes de manioc se séchaient sans précaution particulière, ce qui entraînait la présence d’aflatoxines sur les cossettes et rendait la farine non comestible, Manuel Saunière, responsable de la filière manioc au sein de l’entreprise Ouidah Pain, affirme : « au sein des coopératives avec lesquelles nous travaillons, nous avons mis au point des techniques de séchage des cossettes garantissant l’absence de bactéries externes ». Il est donc essentiel que chaque citoyen contribue en encourageant les transformateurs à éviter de sécher les cossettes au bord des routes, sur des toiles rouillées, voire au sol. La transition vers des pratiques de séchage responsables est un élément clé pour assurer la qualité des cossettes de manioc et garantir la sécurité alimentaire. Les initiatives locales, telles que la coopération Sonagnon, montrent que le changement est possible et bénéfique à long terme pour les communautés.

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