SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LA NUTRITION  EN 2024 : 582 millions de personnes seront sous-alimentées de manière chronique d’ici 2030

En 2024, le monde est encore loin d’être sur la voie qui le mènerait à la réalisation de l’objectif de développement durable « Faim zéro » (ODD 2) à l’horizon 2030. Selon le rapport qui fait État de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde, publié en Juillet 2024, les niveaux de sous-alimentation actuels sont comparables à ceux de 2008‑2009.

Bambo Nestor NOANTI.

Des milliards de personnes n’ont toujours pas accès à une alimentation adéquate en 2024. Le rapport sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde stipule qu’en 2023, environ 2,33 milliards de personnes dans le monde étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave, un nombre qui n’a guère évolué depuis le brusque retournement qui s’est produit en 2020 (pandémie de covid-19). Plus de 864 millions de personnes, précise-t-il, ont connu une insécurité alimentaire grave. Cela signifie qu’elles n’ont rien mangé pendant une journée entière, voire plus parfois. Ce chiffre est demeuré invariablement élevé depuis 2020. Quand bien même les indicateurs montrent des signes d’amélioration en Amérique latine, des défis plus grands persistent, en particulier en Afrique où « 58% de la population se trouvent en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave ».

En Afrique, malgré quelques progrès enregistrés dans certains domaines tels que le retard de croissance et l’allaitement maternel exclusif, la faim continue et un nombre préoccupant de personnes demeurent exposer à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition. À cet effet, le rapport affirme qu’en 2023, après trois années consécutives  de stagnation des niveaux de faim dans le monde, on dénombre entre 713 millions et 757 millions de personnes sous-alimentées, soit environ 152 millions de personnes de plus qu’en 2019 si l’on considère le milieu de la fourchette (733 millions).

Les tendances diffèrent considérablement selon les régions. Par exemple, « de 2022 à 2023, la faim a empiré en Asie de l’Ouest, dans les Caraïbes », précise le rapport. Cependant, il notifie  que si les tendances actuelles se confirment, 582 millions de personnes seront sous-alimentées de manière chronique d’ici 2030, parmi lesquelles la moitié vivront en Afrique. Cette projection est très proche des niveaux observés en 2015 lorsque les objectifs de développement durable ont été adoptés. Une situation qui dénote d’une stagnation inquiétante des progrès.

Les causes de l’insécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde

Pour cause, cette insécurité alimentaire et la malnutrition s’accentuent en raison d’une association de facteurs, notamment l’inflation persistante des prix alimentaires, qui continue d’éroder les gains économiques pour un grand nombre de personnes dans de nombreux pays. D’autres facteurs tels que les conflits, les changements climatiques et les fléchissements économiques deviennent de plus en plus fréquents et de plus en plus graves, ajoute-t-il.  Ce même rapport souligne que ces problèmes, auxquels s’ajoutent des causes telles que l’inaccessibilité économique d’une alimentation saine, des environnements alimentaires néfastes pour la santé et la persistance des inégalités, vont désormais de pairs.

Par ailleurs, dans le but d’éliminer la faim, l’insécurité alimentaire et toutes les formes de malnutritions dans le monde, il est nécessaire que les nations travaillent à améliorer les conditions de vie  des populations afin de rendre le monde juste et sans faim.