L’Afrique évolue malgré les défis climatiques et la hausse des prix
Les semences agricoles constituent l’élément de base dans les systèmes de productions agricoles. Entre la hausse des prix, l’adoption de variétés plus résistantes aux changements climatiques, le secteur semencier en Afrique connaît des adaptations depuis quelques années.
Le marché africain des semences est évalué à 3,12 milliards USD en 2024, avec une prévision de croissance atteignant 4,18 milliards USD d’ici à 2030. Cette progression de 5 % est largement stimulée par l’adoption de nouvelles technologies agricoles et l’intérêt croissant pour les semences améliorées, plus adaptées aux défis climatiques et aux exigences du marché.
Sur le continent africain, des pays comme le Burkina Faso investissent massivement dans la production de semences stratégiques. À titre d’exemple, la campagne agricole sèche de 2024/2025 a dédié 5 000 hectares dédiés au blé afin d’assurer la souveraineté alimentaire du pays et réduire sa dépendance aux importations.
Face aux changements climatiques et aux exigences des consommateurs, les producteurs se tournent vers une gamme plus large de semences adaptées. Parmi les cultures les plus prisées, le maïs hybride résiste à la sécheresse et offre des rendements élevés. Le riz à cycle court est conçu pour s’adapter aux zones à faible pluviométrie. Le sorgho et le mil s’adaptent aux régions arides grâce à leur tolérance à la sécheresse. Quant aux légumineuses, des techniques sont mises en place pour optimiser leurs rôles de fertilisants des sols en azote.
En ce qui concerne les prix des semences, on note une variation d’un pays à l’autre et d’une culture à l’autre. Toutefois, une tendance générale à la hausse se dessine. Au Togo, les tarifs de la campagne 2023-2024 étaient fixés à 650 FCFA/kg pour toutes les variétés confondues ; Riz : 550 FCFA/kg pour le riz, 850 FCFA/kg pour le sorgho et 600 FCFA/kg pour le fonio.
Cette augmentation des prix est attribuée à la hausse des coûts de production et à une demande toujours plus forte pour des semences certifiées, capables d’améliorer les rendements. Au Sénégal, le gouvernement a fixé des prix subventionnés pour plusieurs cultures afin de garantir l’accessibilité des semences aux agriculteurs. Cependant, les efforts ne suffisent pas encore à relever les défis d’approvisionnement persistants.
Des obstacles qui ont la peau dure
En 2025, une pratique est encore largement répandue dans le rang des agriculteurs : la conservation et l’échange de leurs propres semences. Bien qu’il soit non négligeable dans la conservation de la diversité variétale, le secteur informel continue de limiter l’accès des agriculteurs aux semences améliorées.
Par ailleurs, le secteur formel reste dominé par les entreprises semencières qui produisent et distribuent des semences hybrides et certifiées, notamment pour les cultures maraîchères et les grandes cultures céréalières.
Lire aussi : SECTEUR AGRICOLE : Les stratégies pour impliquer davantage la jeunesse
Maëlle ANATO