SERVICES VÉTÉRINAIRES LIMITÉS EN AFRIQUE 

La Stratégie de santé animale pour l’Afrique (2019-2035) met en avant un faible taux de services vétérinaires à travers le continent. Cette carence menace non seulement la santé animale, mais aussi la sécurité alimentaire et la lutte contre les maladies à l’interface animal-humain.

Une menace pour la santé animale et la sécurité alimentaire

La Stratégie de santé animale pour l’Afrique (2019-2035) met en avant un faible taux de services vétérinaires à travers le continent. Cette carence menace non seulement la santé animale, mais aussi la sécurité alimentaire et la lutte contre les maladies à l’interface animal-humain.

La Stratégie de santé animale pour l’Afrique (2019-2035) met en avant un faible taux de services vétérinaires à travers le continent. Cette carence menace non seulement la santé animale, mais aussi la sécurité alimentaire et la lutte contre les maladies à l’interface animal-humain.

La faiblesse du taux de services vétérinaires en Afrique est un défi fondamental, selon la Stratégie de santé animale pour l’Afrique 2019‑2035 (AHSA), porté par l’Union africaine et le bureau interafricain des ressources animales (AU‑IBAR). Le rapport souligne que les systèmes de prestation vétérinaire sur le continent sont « généralement faibles » : la majorité des services vétérinaires africains évalués selon des normes internationales présentent une capacité moyenne à faible dans des compétences cruciales.

Les raisons qui expliquent le faible taux de services vétérinaires

Ce faible taux de services vétérinaires s’explique par plusieurs lacunes : financement limité, plaidoyer insuffisant, gouvernance vétérinaire fragile et coordination transfrontalière déficiente. En conséquence, les éleveurs subissent des pertes élevées : en Afrique subsaharienne, les maladies animales engendrent plus de 4 milliards de dollars de pertes par an, soit environ 25 % de la valeur de la production animale.

Par ailleurs, il faut noter que dans de vastes zones rurales, le faible taux de services vétérinaires se traduit par une dépendance vis-à-vis des paraprofessionnels vétérinaires (VPP). Ces acteurs non-vétérinaires assurent la majorité des soins, de la surveillance et de la prévention dans des zones où les vétérinaires professionnels sont rares.

Toutefois, leur statut et leurs responsabilités varient d’un pays à l’autre, et certains cadres législatifs ne permettent pas une délégation officielle de certaines fonctions vétérinaires à ces paraprofessionnels.

Le faible taux de services vétérinaires nuit aussi à la lutte contre l’antibiorésistance (AMR). Sans vétérinaires bien formés et bien répartis, les pratiques de prescription et de surveillance des antimicrobiens dans l’élevage restent inadéquates, exposant l’élevage à des risques sanitaires majeurs.

Lire aussi : COP 30 : Les souhaits du Bénin pour les partenaires internationaux

La Stratégie de santé animale pour l’Afrique 2019‑2035

Pour corriger ce déficit, l’AHSA propose un plan d’action sur la période 2019‑2035. Il vise à renforcer les institutions vétérinaires, à former davantage de personnels qualifiés, à améliorer la gouvernance vétérinaire et à créer des partenariats public‑privé pour élargir la couverture des services vétérinaires.

Le rapport préconise aussi des réformes législatives : certains pays doivent assouplir leurs cadres réglementaires pour permettre aux VPP d’assumer certaines responsabilités vétérinaires, en particulier en zone rurale ou lors de crises sanitaires.

L’enjeu du faible taux de services vétérinaires dépasse l’élevage : il touche la santé publique et la sécurité alimentaire. Des services vétérinaires faibles limitent la détection des zoonoses, compliquent la surveillance des maladies et freinent les échanges commerciaux d’animaux et de produits d’origine animale.

Enfin, sans un renforcement significatif des services vétérinaires, le faible taux de services vétérinaires risque de compromettre le bien-être animal, la résilience économique des communautés agricoles et les ambitions de développement durable sur le continent.

Innocent AGBOESSI

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