PROTECTION DES OCÉANS : Un enjeu mondial joué sous la surface
SOUTENANCE DE THESE A L’UAC: Lamatou DAOUDA consacrée docteur
L’Université d’Abomey-Calavi a enregistré un nouveau docteur. Il s’agit de Lamatou DAOUDA qui a soutenu ce mercredi 13 Juillet 2022 à la salle de conférence Michel BOKO de l’Ecole doctorale pluridisciplinaire, « Espaces, Cultures, et développement », avec succès sa thèse de doctorat sur le thème « Dynamique urbaine et conservation des sites du parcours rituel de la Gaani dans la ville de Nikki au Nord-Bénin de 1932 à 2018 ». Un travail impeccable qui lui a valu la mention très honorable et félicitations du jury constitué de quatre membres.
Yélian Martine AWELE
Avant sa consécration, l’impétrante Lamatou DAOUDA a présenté son exposé pendant environ une demi-heure au jury, parents, amis et collègues. A en croire ses propos, le choix du thème est parti d’un constat. Elle restitue ici, le véritable problème que pose son sujet de thèse : « Je pense que tout le monde s’est ce que c’est que la Gaani. Mais le parcours rituel qui constitue même l’essentielle de la fête; on en parle pas. Alors que nos villes, nos territoires sont confrontés aux contraintes spatiales. Il y a le problème de mutations spatiales, de gouvernance et de modernisation des villes qui se pose. De même, en ce qui concerne les sites, et les parcours rituels qui sont inscrits en milieu urbain n’ont pas encore fait l’objet d’une étude. » Pour ce faire, elle a adoptée est la cartographie comme méthodologie de recherche. « J’ai adopté une approche méthodologique pluridisciplinaire compte tenu de la complexité du sujet puisque je pars d’un patrimoine immatériel pour pouvoir faire un lien avec l’espace. En effet, les gens sont attirés par les festivals. Et c’est l’occasion pour tirer la sonnette d’alarme pour expliquer qu’on peut catégoriser nos fêtes. Donc en saisissant l’exemple de la Gaani, le but est de montrer qu’on peut partir d’une fête qui est un patrimoine immatériel pour établir la relation avec l’espace pour attirer l’attention des décideurs afin de prouver que la fête n’est pas qu’un évènement mais ça fait partie également de l’enjeu de la gouvernance du territoire. » Elle poursuit en disant : « l’approche méthodologique s’est donc basée sur les collectes de données socio-culturelles, socioéconomiques mais beaucoup plus sur l’espace et pour ça, nous avons fait appel beaucoup plus à l’approche cartographique ; et nous avons cartographié les espaces, cartographié les itinéraires pour que cela soit palpable et visible ».
De cette thèse de doctorat effectuée en cotutelle et déroulée en partie en zoom, il en ressort des résultats probants et exploitables. « Après avoir investiguée sur un tel sujet, nous proposons qu’à l’avenir, qu’il y ait une attention particulière sur les fêtes coutumières à l’instar de la Gaani et sur les espaces qui font objet de rituel lors de ces fêtes. Parce que nous avons constaté que ce sont quand même des espaces qu’on a tendance à banaliser mais compte tenu de leur importance, il faut que les autorités prennent en compte la conservation lors de l’élaboration des documents de planification » explique-t-elle. Toutes les communes disposent d’ « un plan de développement communal. C’est là même que se font les perspectives sur 5ans etc. Donc l’enjeu ce n’est pas seulement les outils de l’UNESCO. A notre niveau, il y a aussi des outils d’aménagement du territoire qu’on peut exploiter et conserver », ajoute-t-elle.
Rendre accessible les fruits de ses travaux de recherche scientifique au public, est l’une de ses visions. « Il y a un centre de compétence en gestion urbaine des villes patrimoniales qui est créé à l’école du patrimoine africain à Porto-Novo. A l’UAC, il y a aussi un archivage qui sera fait, sans oublier les publications qui seront faites afin que les données soient accessibles valorisées lors des différentes animations scientifiques.
A l’issu de sa brillante présentation, le jury, à l’unanimité, l’a élevée dignement au grade de docteur de l’Université d’Abomey-Calavi en Art de Bâtir et Urbanisme (ULB) et en Géographie et Gestion de l’Environnement (UAC) dans la spécialité Gestion des villes patrimoniales.
Au terme de son sacre, Lamatou Daouda a adressé ses mots de remerciement à l’endroit de toute l’assistance et spécialement aux membres du jury.