Contrairement aux chenilles légionnaires d’automne ou toute autre, les vers de terre (lombrics) sont de véritables bénédictions pour la fertilité des sols. Trop souvent négligés en raison de leur apparence, ces animaux discrets jouent un rôle essentiel dans la transformation de la matière organique et l’amélioration de la qualité des terres.
La terre abrite une multitude d’organismes vivants, dont les vers de terre. Ce sont des invertébrés appartenant à la macrofaune (4 mm à 8 cm) et à la mégafaune (plus de 8 cm) et qui contribuent de manière significative à la transformation de la matière organique inerte en éléments minéraux assimilables par les plantes.
Dans le cas des épigés, parmi les trois grandes catégories, il est noté que ce sont des décomposeurs actifs de la matière organique fraîche. Vers de surface, ils vivent dans le compost, le lombricompost, l’herbe et sous les paillis ; tandis que les vers endogés sont des creuseurs des galeries horizontales dans le sol. Ils se nourrissent de terre mélangée à la matière organique et contribuent à l’aération et au drainage des sols.
Quant aux vers anéciques, il s’agit de véritables laboureurs souterrains qui creusent des galeries verticales profondes, remontant à la surface pour se nourrir. Ils aèrent le sol en profondeur, facilitent le développement des racines et peuvent atteindre jusqu’à 45 cm de long.
Ainsi, la présence et l’abondance des vers de terre sont de bons indicateurs de la qualité du sol. Un sol sain peut contenir en moyenne 100 grammes de vers de terre par mètre carré, soit jusqu’à une tonne par hectare.
Ce que confirme le technicien agricole Justin Messanvi en faisant savoir que les vers de terre améliorent la structure du sol en l’aérant et en facilitant la pénétration des racines et de l’eau. Les déjections des vers enrichissent le sol en nutriments essentiels (azote, phosphore, potassium) pour la croissance des plantes.
Aussi accélèrent-ils la décomposition des matières organiques, rendant les éléments nutritifs plus accessibles. « Présents dans le sol, les lombrics ou vers de terre favorisent la rétention d’eau et réduisent les maladies en équilibrant la vie microbienne du sol. Ainsi, ils contribuent à un sol fertile, ce qui augmente le rendement des producteurs ».
Par contre, travailler excessivement et agressivement le sol avec des outils tels que les motoculteurs et les bêches, perturbe la galerie des vers et nuit à leur population. À cela s’ajoute l’utilisation de produits chimiques tels que les pesticides, qui sont toxiques pour les vers de terre. Il est donc important de maintenir un sol humide, de nourrir régulièrement les vers en leur apportant du paillis, du compost ou des engrais verts.
PATATE DOUCE AU BÉNIN : Entre croissance et défis, quel avenir pour la filière ?
Madeleine ATODJINOU