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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

10 ANS D’IMPACT DU CENTRE ACED AU BÉNIN

 10 ANS D’IMPACT DU CENTRE ACED AU BÉNIN

« D’une idée entre 03 jeunes étudiants à ce que ACED est aujourd’hui, c’est beaucoup d’expériences acquises,… »

En 2009, le centre ACED a été créé. Et cela fait maintenant près de 12 ans qu’il impacte les secteurs de l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Bénin. Quelle est la petite histoire derrière ACED ?

Le centre ACED a d’abord commencé entant qu’idée entre trois jeunes qui étaient encore à l’Université en 2009 et qui venaient de découvrir de manière un plus amples le secteur agricole, les défis du développement rural et du développement agricole et qui ont décidé pour deux raisons essentielles de faire une contribution. La première raison, c’était de contribuer à la résolution des différents défis et problèmes que nous avions par l’entremise de nos stages académiques constatés sur le terrain dans les villages que nous visitions.

Et la deuxième raison un peu plus anecdotique, c’était que c’est trois jeunes voulaient occupés les temps libres qu’ils avaient dans leur calendrier académiques. On avait assez de temps libres qu’on a voulu combler par une idée, ce pourquoi je disais à l’entame que ce n’était pas encore le Centre ACED à ce moment, c’était beaucoup plus un groupe de travail, un espace de réflexion sur ce que nous pouvons apporter au développement agricole au Bénin. A regarder l’histoire, on comprend qu’on ne mesurait pas encore l’enjeu parce que partir d’une idée entre trois jeunes qui étaient encore en 2è année à ce que ACED est aujourd’hui, c’est évident qu’on ne mesurait pas l’ampleur de ce que ça pourrait devenir dans le temps.

On a commencé peu à peu par structurer cette idée et en 2010 on a décidé de formaliser sous la loi 1901 de la vie associative ici au Bénin entant qu’Ong. C’est par là on n’a véritablement commencé et on a compris tout de suite que sans ressource il était difficile quelle que soit votre volonté de mener des actions sur le terrain, d’aider les producteurs agricoles, d’appuyer les exploitants agricoles. Avec les moyens de bord on a démarré et après on s’est mis à réfléchir sur la mobilisation des ressources et c’est en 2011 qu’on a eu notre premier financement.

Au cours des 10 dernières années, ACED a travaillé à améliorer la productivité des petites exploitations agricoles, l’accès aux technologies et aux marchés et la prise de décisions fondées sur les données probantes, en termes de résultats que peut-on retenir ?

C’est 10 années étaient pour nous beaucoup d’enseignement, beaucoup de travaux de recherche pour voir avec tous ce qui se passe, quel serait notre plus value pour le monde agricole. On a beaucoup plus structuré nos actions sur des domaines précis, et jusqu’à aujourd’hui notre initiative la plus connu et sur lequel on a passé le claire de notre existence c’est sur la réduction de la prolifération de la Jacinthe d’eau au niveau du grand Nokoué mais essentiellement dans des communes comme Sô-Ava et d’autres communes du complexe lagunaire comme le lac Nokoué, la lagune de Porto-Novo.

C’était en effet, notre première plus grosse activité où nous avions commencé par travailler avec les communautés locales essentiellement les producteurs maraîchers dans la transformation de la Jacinthe d’eau qui est l’une des plantes invasives les plus nocives. Mais nocives dans une certaine mesure parce que ces plantes aussi ont leur utilité et c’est justement sur cette utilité que nous avions axé notre intervention. Donc avec un petit groupe de producteurs on a travaillé pour voir comment cette jacinthe pouvait être transformée en compost et être utilisé dans des champs.

Après nos ressources augmentant, nous sommes allés à 150 producteurs maraîchers dans la production du compost et de son utilisation dans les champs de tomates de piments et d’amarantes. En dehors de la production nous les avons appuyés sur plusieurs autres phases comme les questions d’accès aux marchés, les questions de labélisation, les questions structurelles de leur propre organisation à l’interne pour pouvoir améliorer leur voix et leur force de négociation. L’autre domaine dans lequel on a beaucoup travaillé ici au Bénin, c’est le sous-secteur de la pêche continentale qui est considéré comme l’enfant orphelin du secteur agricole qui reçoit moins d’attention, moins d’investissement de la part autant des politiques que des organisations.

Donc en 2015 on a compris qu’il y avait un gap assez important de connaissance, d’informations et de résultats scientifiques sur l’état du complexe lagunaire, du lac Nokoué, de la lagune de Porto-Novo dont nous avions établi un partenariat avec un laboratoire de l’Université et aussi avec la direction spécialisée du MAEP qui s’occupe de la production halieutique. Nous avions travaillé beaucoup plus sur des questions de recherche pour une meilleure compréhension des questions de vulnérabilité et des différentes contraintes que le secteur avait aussi bien sur les plans biophysique que socioéconomique, l’objectif étant de générer des recommandations politiques beaucoup plus axées sur les résultats de recherches que nous avions structuré bien après sur le concept EPA (Evidence Policy Action) qui est aujourd’hui notre approche global d’intervention. On l’a utilisé sur plusieurs autres interventions notamment sur les questions d’agriculture urbaine ici au Bénin où on a installé deux sites pilotes de recherche action pour pouvoir aider les communautés défavorisées des milieux urbains, à accéder aux aliments frais.

C’est globalement sur ces thématiques que nous avions travaillé jusqu’en 2019-2020 où on a eu un nouveau plan stratégique c’est là qu’on a pu structurer et fait asseoir notre approche et on se relance encore pour la prochaine décennie.

ACED est une organisation avec le Statut Consultatif Spécial des Nations Unies. D’où est ce que cela est parti et qu’est-ce que ça implique ? En quoi cela est un plus aux efforts du Centre ACED pour sa contribution pertinente aux grandes questions de développement comme la sécurité alimentaire et la protection de l’environnement ?

C’est d’abord lié aux thématiques sur lesquels nous travaillons. ACED étant une organisation locale qui mène des actions et qui promeut des solutions, mais qui répond à des enjeux globaux, il est vraiment utile pour une telle organisation de s’insérer dans des discussions qui se passent à des niveaux un peu plus élevés pour deux raisons.

Amener les solutions locales que nous menons sur le plan national pour les partager, mais aussi apprendre d’autres organisations qui sont sur les mêmes thématiques que nous. Et l’un des cadres de participation à ces discussions au niveau international c’est justement le conseil économique et social des Nations Unies et vu la nature de notre travail, la contribution que nous avions fait jusqu’en 2015, nous avions obtenu le statut consultatif spécial des Nations Unies qui est un vecteur officiel de collaboration avec les instances des Nations Unies de contribution directe et officielle aux discussions qui se font. Donc pour nous c’est beaucoup plus fait des actions locales mais aussi contribuer à la façon dont les agendas au niveau international sont formatés.

Aujourd’hui quels sont les défis et perspectives du Centre ACED ?

Le premier défis c’est de maintenir notre organisation entant que centre de réflexion et d’action ici au Bénin, améliorer notre résilience essentiellement pour des crises imprévues telle que la pandémie que nous sommes en train de traverser et aussi améliorer notre capacité à continuer à délivrer notre mission qui est d’une part appuyer les petits producteurs agricoles et d’autres part les décideurs politiques dans le renforcement du système agricole ici au Bénin. Et pour cela, on a lancé notre nouveau plan stratégique 2020-2024 qui va se focaliser essentiellement sur trois aspects.

Le premier est de continuer tout notre travail qui est d’améliorer l’accès des producteurs aux innovations agricoles, continuer à développer des innovations avec ces producteurs ; le deuxième c’est de renforcer notre travail sur les services écosystémiques. On était aussi créé comme l’indique notre nom, Centre d’Action pour l’Environnement et le Développement Durable pour travailler sur des questions liées à l’environnement donc on a maintenant tout un volet de notre plan stratégique qui va s’occuper des questions de services écosystémiques d’études et d’actions sur ce que nous pouvons entant qu’êtres humains tirer de l’écosystème naturel, comment nous pouvons mieux le protéger. Le troisième volet de notre travail pour au moins les 05 prochaines années qui est un peu lié à notre approche d’intervention c’est de renforcer le lien entre la recherche des politiques et l’action.

On a tellement d’Innovations agricoles mais ces innovations ne sont pas souvent très bien utilisées sur le terrain peut-être par faute d’information ou de dissémination ou bien simplement parce que le chercheur n’a pas un cadre adéquat pour pouvoir diffuser ses innovations auprès des producteurs et de la même façon nous avons des décideurs politiques qui manquent d’espaces pour accéder, comprendre et utiliser les différents résultats de recherches qui sont produit par nos universités et nos centres de recherche, donc notre troisième volet va beaucoup plus développer cet aspect de connexion entre le monde de la recherche, le monde des politique et le monde des praticiens qui sont sur le terrain afin que des décisions qui sont issues des résultats de recherches solides puissent être prise dans le domaine du secteur agricole pour le bien de nos producteurs d’abord, de nous consommateurs et pour le bien du pays en termes de croissance économique et de développement

Propos recueillis par Prudence KPODEKON

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