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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

AGRICULTURE URBAINE : Une solution pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés locales

 AGRICULTURE URBAINE : Une solution pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés locales

En raison de la migration des jeunes vers les grandes villes à la recherche d’un emploi décent, le problème de l’insécurité alimentaire est devenu une préoccupation majeure. L’agriculture urbaine est considérée comme une solution efficace pour répondre aux besoins alimentaires de la population en ville, en raison de son impact significatif sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés locales. Cependant, le manque de terres cultivables semble entraver la pratique effective de l’agriculture urbaine.

Production de la carotte dans une zone urbaine

En se concentrant sur la pratique de l’agriculture urbaine, telle que la production maraîchère dans certaines grandes villes du Bénin comme Cotonou, l’on peut voir comment cela peut contribuer à réduire l’insécurité alimentaire en milieu urbain. Dans cette ville par exemple, l’on peut encore compter le nombre de sites maraîchers comme celui de Houéyiho. Aussi, il est toujours possible de rencontrer d’autres sites le long de la route des pêches. 

Selon Clément EDAH, expert en sécurité alimentaire et nutritionnelle (SAN) à l’Ambassade des Pays-Bas au Bénin, « L’agriculture urbaine se limite généralement au maraîchage et à des activités de culture hors-sol dans la ville de Cotonou. » Cependant, tous ces acteurs, qui produisent au quotidien, contribuent à réduire l’insécurité alimentaire en milieu urbain en particulier et au Bénin en général. 

Une récente étude financée par l’Ambassade des Pays-Bas sur l’analyse globale de la vulnérabilité de la sécurité alimentaire et nutritionnelle montre qu’il y a une urgence en matière de sécurité alimentaire. En effet, le taux de prévalence de l’insécurité alimentaire est de 26 {e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} en 2022 contre 9.6{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} en 2018. » Cela prouve qu’il y a une urgence à agir.

Les avantages de l’agriculture urbaine

L’agriculture urbaine offre des avantages en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Selon Clément EDAH, « elle offre aux jeunes, aux femmes et à d’autres adultes la possibilité de mener une activité rémunératrice qui leur permette non seulement de s’alimenter correctement, mais aussi de vendre leurs produits et d’avoir suffisamment de revenus pour satisfaire tous leurs besoins. Aussi, l’expert en sécurité alimentaire et nutritionnelle à l’Ambassade des Pays-Bas ajoute qu’elle permet d’assurer la fourniture de produits alimentaires de bonne qualité et à bon prix à la population urbaine et environnante, ainsi que de contribuer à « absorber le sous-emploi et le chômage des jeunes ».

Cependant, pour garantir la durabilité à long terme de la production agricole urbaine en termes de sécurité alimentaire, il reste des défis à relever.

De l’agriculture hors-sol

Les défis à relever

« Quand on parle de zones urbaines, on parle de faible disponibilité en terre, donc la production agricole dans les zones urbaines, demande de rationaliser l’utilisation de l’espace en choisissant des cultures qui comportent beaucoup de valeur économique, sociale, productive », souligne Clément EDAH. À en croire ses propos, la faible disponibilité en terre dans les zones urbaines est l’un des premiers défis. La construction des infrastructures dans les villes rend presqu’indisponibles les terres cultivables. Même si les cultures hors-sol constituent une alternative, les coûts élevés de leur mise en place restent un autre problème. La nécessité de politiques publiques et de soutien en faveur de l’agriculture urbaine, ainsi que la nécessité de former les agriculteurs urbains pour améliorer les pratiques agricoles, sont quelques-uns des autres défis auxquels il faut faire face.

Des mouvements associatifs travaillent à promouvoir l’agriculture en milieu urbain. Par exemple, en 2023, la fondation GNIDEHOUE compte réaliser des projets axés sur l’agriculture urbaine tels que : « Mon potager maison, jardinons en ensemble, la nature dans ma ville, etc. », c’est ce qu’a confié Christelle GNIDEHOUE, présidente de cette fondation à la faveur d’une conférence de presse. 

Dans ce lot d’acteur figure ACED, qui ne baisse pas les bras quand il s’agit de promouvoir l’agriculture urbaine. Ces nombreuses réalisations dans la commune d’Abomey-Calavi en témoignent. Cette organisation non gouvernementale a d’ailleurs publié le rapport d’une enquête menée au sein des jardiniers urbains à Cotonou et Porto-Novo, Bénin en Janvier 2019 sur comment les politiques peuvent les soutenir dans l’agriculture urbaine. Il en ressort qu’il faut « procéder au renforcement de l’urbanisme en intégrant le zonage, l’accès à la terre et la tenure et la négociation avec les institutions publiques et privées pour la location de leurs espaces ouverts sur une longue période pour permettre aux villes de disposer des grands espaces de l’agriculture urbaine. »

Dans cette même veine, Clément EDAH, pense que les gouvernants à divers niveaux doivent accompagner les jeunes et femmes afin que les espaces leur soient  disponibles et aussi, ils doivent mettre à leur disposition l’appui-conseil nécessaire et faciliter l’accès au financement. 

Tout ceci devrait pouvoir renforcer la pratique de l’agriculture urbaine, l’un des facteurs qui va contribuer à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des communautés locales.

Cédric Joawo BAKPE

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