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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

VALEUR AJOUTEE A LA PATATE DOUCE AU BENIN

 VALEUR AJOUTEE A LA PATATE DOUCE AU BENIN

« La filière patate douce est une filière très porteuse… », Angel Tawari

A l’heure actuelle, la filière patate douce au Bénin a connu beaucoup d’avancées. Plusieurs sont les entreprises agroalimentaires qui s’intéressent à sa transformation sous diverses formes, ce qui permet au tubercule d’avoir une valeur ajoutée pas moins importante. Avec Angèle Tawari, transformatrice de la patate douce et directrice de Angel’s Floor (une entreprise de valorisation et de transformation des produits agroalimentaires en particulier), nous avons abordé la question.

Angèle Tawari, Directrice de Angel’s Floor

La patate douce est un tubercule largement cultivé au Bénin. Pourquoi doit-on la consommer ?

En fonction des variétés ; blanche, rouge violacée et orange ; la patate douce est un tubercule qui renferme assez de nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. Elle a une valeur nutritionnelle élevée et elle fournit en majeur partie les nutriments par calorie nécessaires à la plupart des gens, à l’exception des protéines et de la vitamine B3. Les tubercules sont en fait une source précieuse de glucides et de vitamines. Ce sont des raisons qui doivent nous pousser à consommer de la patate.

En matière de transformation, quels sont les différents produits que l’on peut avoir à partir de la patate douce ?

Nous pouvons avoir plusieurs produits notamment les frites, les chips. Elle peut être aussi transformée en farine à des fins pâtissières. On peut en faire des croquettes des biscuits (petits cailloux), des beignets associés aux saisons, des gâteaux, des gaufres et même des crêpes. La patate douce réduite en poudre peut être transformée en granulée pour en faire du couscous ou du « dèguè ».  Par exemple à Angel’s Floor, la patate douce est transformée en biscuits sablés ou non, en crêpes, en gaufres, en beignets, en granulées, en chips bien évidemment sous plusieurs formes et sous plusieurs saveurs. Chez Suzanne Santé, la patate douce est transformée en farine pour en faire de la bouillie, de la pâte. Plusieurs autres entreprises la transforment en chips épicés ou non.

Quelles sont les étapes cruciales dans la transformation de la patate douce ?

Le procédé de transformation de la patate varie en fonction du produit final à obtenir. Selon le catalogue des innovations technologiques post-récolte générées par l’INRAB pour les petites et moyennes entreprises agroalimentaires au Benin et leur rentabilité financière ptaa/cra-agonkanmey/inrab 1ère édition ; page 122), voici le diagramme de transformation de la patate douce en farine de haute qualité.

La farine issue de ce procédé de transformation permet d’obtenir une farine peu ou pas sucrée et d’en faire un produit de base pour la transformation et la consommation dans nos familles.

Y a-t-il au Benin suffisamment de matières premières pour pouvoir faire la transformation ?

Je ne crois pas. Actuellement nous faisons face à des ruptures de stocks de la matière première dans notre unité de transformation. Des actions orientées vers la sensibilisation des producteurs à s’intéresser à cette filière s’avère importantes et urgentes. Elles permettront non seulement aux producteurs d’avoir une nouvelle source de revenus, mais aussi aux entreprises de transformations agroalimentaires qui s’investissent déjà de disposer de la matière première à tout moment. Cela faciliterait à nos populations de la consommer aisément et de bénéficier de ces vertus. Ce serait aussi l’occasion pour les flux commerciaux de devenir de plus en plus importants et intéressants pour notre cher pays à travers chaque famille plus épanouie financièrement et économiquement.

Quelles sont les difficultés rencontrées lors de la transformation de la patate douce ?

Nous rencontrons plusieurs difficultés dans ce secteur d’activités. Premièrement, nous devons rappeler que transformer la patate douce sous d’autres formes, c’est une grande innovation. Ce qui implique bien sûr que des obstacles ne vont pas manquer. Par ailleurs, comme je le disais tout à l’heure, il y a l’indisponibilité de la matière première en plein temps. Il y a également un accès limité aux matériels de transformation. Pour finir, nous sommes confrontés à l’un des grands problèmes qu’est la non-organisation de la filière.

A partir de votre expérience, le marché d’écoulement est-il demandeur ? C’est-à-dire, les consommateurs en demandent-ils ?

C’est une filière porteuse. Pendant longtemps, la patate douce est consommée au Bénin de trois façons. Sous la forme tubercule cuit à l’eau c’est-à-dire la patate bouillie, à l’huile ; la patate frite et en purée. Mais depuis quelques années, les entreprises agroalimentaires surtout les Startups ont commencé par apporter de l’innovation. Le retour des consommateurs est toujours encourageant et nous permet d’évoluer dans cette lancée et de saisir les opportunités.

Quelles sont les perspectives en matière de transformation de la patate douce ?

Les perspectives n’en manquent. Comme je le disais plus tôt, cette filière est une niche d’opportunité. Le marché existe. Et cela constitue déjà un atout pour nous.

Votre mot de la fin

Je tiens à vous remercier déjà pour le travail que vous abattez au quotidien pour notre visibilité et épanouissement. Il faut que les gens sachent que la transformation de la patate douce demeure toujours un domaine peu exploité au Bénin et constitue une niche d’opportunités pour nous à Angel’s Floor et pour toutes les autres entreprises qui s’y investissent. Elle constitue une valeur ajoutée pour l’économie locale et nationale.

Propos recueillis par Marie Chantal GBOGBO

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