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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

TRANSFORMATION DU MAÏS AU BÉNIN

 TRANSFORMATION DU MAÏS AU BÉNIN

« Pour que le maillon soit bien renforcé au Bénin, il faut que… », Edith Mireille Deguenon

Denrée de base dans l’alimentation béninoise, la transformation du maïs est une activité bien lucrative à laquelle s’adonnent plus béninois. Dans cet entretien, Edith Mireille Deguenon, présidente de l’Association des Transformateurs de Maïs au Bénin nous éclaire plus sur les nécessités de cette dernière.

  • Pouvez-vous nous décrire brièvement le rôle de l’ANTM Bénin et ses principaux objectifs ?

L’Association Nationale des Transformateurs de Maïs du Bénin a pour rôle de mettre tous ceux qui transforment le maïs dans un même creuset pour qu’ils discutent. En ce qui concerne les objectifs, d’abord c’est de défendre tous ceux qui utilisent le maïs comme matière première et d’avoir le maïs au temps voulu, en qualité et à moindre prix chez les producteurs au Bénin. C’est donc un genre d’Interprofession, il y a les producteurs, nous qui transformons et ceux qui commercialisent. Ensuite, nous aidons tous ceux qui transforment le maïs à avoir les certifications, les autorisations de mise sur le marché. Enfin, nous aidons aussi tous ceux qui transforment le maïs à avoir les unités répondant aux normes pour pouvoir faire la transformation dans les normes en vigueur dans ce domaine agroalimentaire.

  • Comment évaluez-vous la production actuelle de maïs au Bénin et quelle est la capacité de sa transformation dans le pays ?

Actuellement au Bénin, la production est en train de battre les ailes parce qu’à des moments donnés, nous ne trouvons plus le maïs à moindre prix et en qualité. Le maïs s’évade du pays. Les producteurs font tout pour aller vendre ça dans les pays limitrophes. Dans ce cas, nous autres rencontrons des difficultés à accéder à la matière première. Pour le moment, la quantité transformée au Bénin varie dans le domaine de transformation agroalimentaire. On n’a pas encore un chiffre fixe parce qu’on n’a pas encore pu recenser tous les transformateurs de maïs. Donc les chiffres fixes n’existent pas encore. L’Association essaie de recruter chaque année plus de transformateurs. On était une trentaine au départ, aujourd’hui on est à 179. Avec eux, nous allons organiser des visites dans les unités de transformation pour voir combien de tonnes chaque membre transforme par an afin d’avoir des statistiques réelles dans les années à venir.

  • Quels sont les principaux défis rencontrés dans le processus de transformation du maïs et comment votre organisation travaille-t-elle pour les surmonter ?

Nous avons assez de défis. Par exemples les matières premières, comme je l’ai déjà souligné, ne sont pas disponibles à des moments donnés et deviennent parfois très chères et cela agit sur les bénéfices. Nous avons aussi comme défi de rendre disponibles les emballages biodégradables qui ne sont pas du tout accessibles. Il y a aussi les certifications et les autorisations de mise sur le marché qui coûtent extrêmement chères. Si vous n’avez pas un projet programme qui vous accompagne, vous n’aurez pas la capacité d’avoir tous ses papiers. La construction d’unité que l’ABSSA exige que ça soit dans les normes, ce n’est pas de l’eau à boire. Nous demandons aux Projets Programmes de nous aider dans ce domaine pour qu’il y ait assez d’unités de transformation, car le projet commence par le champ pour atterrir dans les unités et finir dans les assiettes. Donc si nous n’avons pas des unités qui répondent aux techniques de la méthode du 5M et le système HACCP aussi qui est l’hygiène dans les milieux agroalimentaires, nous ne pouvons pas avoir un produit dans les normes.

  • Selon vous, comment la demande de produits dérivés du maïs a-t-elle évolué récemment au Bénin ?

L’évolution suit son cours. Avant, les gens ne connaissaient pas ces produits car la fabrication n’était pas aussi attrayante. Mais de nos jours, ça évolue énormément. Le pourcentage s’agrandit, les gens ont commencé par s’intéresser aux produits et nous faisons l’effort de mettre aux pas ceux qui veulent évoluer avec nous. Donc actuellement, le peuple béninois s’intéresse aux produits dérivés du maïs. Dans notre association, nous avons trois catégories de produits. La première catégorie constitue les farineux. Dans les farineux, on retrouve les farines pour la bouillie, la farine nutritionnelle, la farine pour la pâte, pour l’akassa, pour « ablô »et pour le « côme » aussi.  Les granuleux constituent la deuxième catégorie. Ces derniers renferment le « Aklui » qui est sur plusieurs formes, les macaronis et les spaghettis. Enfin les liquides qui sont la troisième catégorie. À ce niveau, nous avons la liqueur à base de maïs, les « tchakpalo » et même les vins à base de maïs etc. C’est ainsi nous évoluons et le peuple béninois commence par s’intéresser à nos produits.

  • Identifiez-vous des opportunités émergentes pour le développement de la filière maïs et comment votre organisation envisage de les exploiter ?

Ce sont les projets programmes qui nous aident. Par exemple PADAM, USADF, BeniBiz etc. Ce sont eux qui nous donnent des cours et nous font aussi des coachings entrepreneurials. Tous ces projets programmes sont des opportunités à saisir par les gens de l’association. On a aussi un projet programme au Nigéria qui nous aide. Donc, quand ils lancent un projet, nous partageons l’information avec nos membres pour qu’ils puissent postuler. Quand ils postulent, ils doivent se battre pour être parmi les sélectionnés et c’est ainsi que nous travaillons. Il y a des formations et autres réunions statutaires que l’on fait en notre sein et qui nous aident aussi.

  • Quel type de soutien ou de collaboration aimeriez-vous voir renforcer pour améliorer le maillon de la transformation du maïs au Bénin ?

Pour que le maillon transformation du maïs au Bénin soit renforcé, il faut qu’il y ait assez de projet programme sur la filière parce que le Président de la République a dit que si vous n’êtes pas dans une association, vous ne pouvez pas être accompagné convenablement. Donc, ceux qui pensent intégrer une association, nous les accueillons dans notre association. Seul on évolue mais ensemble on va très loin. Nous allons évoluer pour que le maïs qui est la matière première n°1 dans l’alimentation béninoise, soit très haut et il y aura beaucoup de dérivés du maïs.

Propos recueillis et transcris par Stag Arsène Salanon

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