Les femmes, colonne vertébrale des systèmes agroalimentaires
Selon le rapport de la FAO « La situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires », les femmes dépendent davantage que les hommes de l’agroalimentaire pour travailler et assurer leurs moyens de subsistance. Dans certaines régions, jusqu’à 71 pour cent des femmes actives sont engagées dans les systèmes agroalimentaires, un indicateur qui souligne leur rôle central dans l’économie alimentaire mondiale.
Le rapport de la FAO « La situation des femmes dans les systèmes agroalimentaires », publié en 2023, met en lumière l’importance majeure des femmes dans l’ensemble des chaînes alimentaires, depuis la production agricole jusqu’à la commercialisation. Il s’agit d’une analyse mondiale qui dévoile la place essentielle occupée par les femmes dans ces systèmes et les nombreuses réalités qui façonnent leur quotidien professionnel.
Les femmes en Afrique subsaharienne
Les systèmes agroalimentaires représentent la principale source d’emploi pour des millions de femmes. À l’échelle mondiale, 36 pour cent des travailleuses y sont actives. Dans plusieurs régions, l’importance de ce secteur pour les femmes dépasse largement celle observée chez les hommes. Le rapport souligne que cette tendance est particulièrement visible en Asie du Sud, où 71 pour cent des femmes actives travaillent dans l’agroalimentaire contre seulement 47 pour cent des hommes.
En Afrique subsaharienne, les systèmes agroalimentaires jouent un rôle similaire. Environ deux femmes sur trois y exercent une activité liée à l’agroalimentaire. Cela en fait un secteur vital pour leur autonomie économique, leur résilience et la survie des ménages. Cette forte dépendance montre que les systèmes agroalimentaires constituent un pilier de revenus et de stabilité pour les femmes, plus encore que pour les hommes dans plusieurs pays.
Le rapport précise également que la contribution féminine ne se limite pas aux champs. Les femmes sont présentes dans toutes les étapes des systèmes agroalimentaires, notamment dans la transformation, la conservation, le transport, le petit commerce et la distribution des produits alimentaires. Cette diversité de rôles prouve que les systèmes agroalimentaires reposent largement sur leur engagement quotidien.
Un travail peu reconnu
Pourtant, malgré cette position centrale, leur travail demeure souvent peu reconnu, informel et faiblement rémunéré. Les contraintes sociales, les écarts d’accès aux ressources et le manque de protection professionnelle freinent pleinement leur participation. Le rapport de la FAO rappelle que renforcer l’accès des femmes aux terres, aux technologies, aux financements et à la formation serait un levier puissant pour améliorer les systèmes agroalimentaires.
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Selon l’analyse, une meilleure inclusion des femmes dans les systèmes agroalimentaires favoriserait la sécurité alimentaire, stimulerait l’économie et renforcerait les capacités des communautés rurales. Le rapport souligne ainsi que les systèmes agroalimentaires ne pourront devenir efficaces et durables que si les femmes, qui en constituent une force motrice, bénéficient enfin de conditions équitables.
Innocent AGBOESSI


