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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CONSERVATION DES SEMENCES CÉRÉALIÈRES AU BÉNIN : Des pratiques traditionnelles toujours sous-valorisées

 CONSERVATION DES SEMENCES CÉRÉALIÈRES AU BÉNIN : Des pratiques traditionnelles toujours sous-valorisées

Au cœur des pratiques agricoles au Bénin, la conservation des semences céréalières occupe une place de choix. Et malgré l’essor des technologies modernes, il existe toujours des méthodes traditionnelles qui méritent une attention particulière.

 

Watson SAMA

Réputé pour sa diversité agricole, le Bénin voit dans la conservation des semences céréalières un pilier central de l’agriculture familiale. Selon une étude récente de l’Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), plus de 80% des agriculteurs familiaux utilisent des techniques traditionnelles pour stocker et préserver leurs semences, notamment celles des céréales telles que le maïs, le mil et le sorgho. Ces méthodes traditionnelles de conservation varient d’une région à l’autre mais partagent des caractéristiques communes. Parmi celles-ci, le stockage dans des greniers en terre battue ou en bois, souvent surélevés pour éviter l’humidité du sol, est largement répandu. Ces greniers, parfois décorés de motifs traditionnels, offrent une protection contre les rongeurs et les insectes tout en maintenant une ventilation adéquate pour prévenir la moisissure. Une autre pratique courante est le tri minutieux des semences avant stockage. Les agriculteurs expérimentés sélectionnent méticuleusement les graines les plus saines et vigoureuses pour garantir de bons rendements lors de la prochaine saison de culture. Cette sélection, transmise de génération en génération, contribue à maintenir la diversité génétique des variétés locales, un atout crucial dans un contexte de changements climatiques et de pressions croissantes sur les ressources agricoles.

Malgré les avantages des méthodes traditionnelles, des défis persistent. La vulnérabilité aux fluctuations climatiques, aux ravageurs et aux maladies reste une préoccupation majeure pour de nombreux agriculteurs. De plus, l’urbanisation croissante et l’accès limité à des terres arables entraînent une diminution de la taille des exploitations agricoles familiales, rendant la conservation des semences encore plus cruciale pour assurer la sécurité alimentaire des communautés rurales.

Face à ces défis, des initiatives émergent pour promouvoir à la fois les pratiques traditionnelles et les innovations modernes en matière de conservation des semences. Des programmes de sensibilisation et de formation sont mis en place pour renforcer les capacités des agriculteurs dans le choix des variétés, la gestion post-récolte et la conservation des semences. De plus, la recherche agricole s’attache à développer des variétés résistantes aux stress environnementaux tout en préservant les traits de qualité propres aux variétés traditionnelles. La conservation des semences céréalières par les agriculteurs familiaux au Bénin incarne un mariage harmonieux entre savoirs ancestraux et innovation. Alors que le paysage agricole évolue, il est impératif de valoriser et de préserver ces pratiques traditionnelles qui constituent un pilier essentiel de la sécurité alimentaire et de la résilience face aux défis futurs.

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