« Si on a accepté continuer l’aventure, c’est parce qu’il y a encore plusieurs défis qui persistent »
Au détour de sa 11ᵉ Assemblée Générale Ordinaire qui s’est tenue le samedi 25 janvier 2025 à l’Hôtel La Casa Cielo, l’Ordre National des Médecins Vétérinaires du Bénin a vu reconduire à sa tête le Docteur DOVONOU Christian pour un nouveau mandat de deux ans. Votre journal vous propose d’avoir une idée de ses impressions et ses nouveaux défis dans cet entretien.
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Dites-nous, quels sont vos sentiments après cette réélection à la tête de l’ONMV ?
J’ai le sentiment de reconnaissance à l’endroit de mes confrères et une certaine fierté de pouvoir assumer encore cette fonction pendant deux ans au service de la profession.
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Parlez-nous un peu des défis que vous avez rencontrés pendant votre premier mandat et de ceux que vous allez essayer de relever pendant les deux à venir ?
Si on a accepté continuer l’aventure, c’est parce qu’il y a encore plusieurs défis qui persistent. Aujourd’hui, pour le vétérinaire que nous sommes, le premier défi que nous avons est de rendre visible notre profession, puisqu’il s’agit d’un métier qui n’est pas encore suffisamment connu du commun des béninois. Or, nous vétérinaires, nous aimons bien dire que si le médecin soigne l’homme, le vétérinaire soigne l’humanité. À travers ça, ce qu’on voudrait dire, c’est que l’intervention du vétérinaire à plusieurs facettes, que ce soit sur l’environnement, que ce soit sur la santé humaine et sur la santé animale.
Et donc, notre ambition et notre action depuis ces deux ans, c’est déjà de mettre en lumière tout ça et de continuer à davantage travailler sur ça. Mais au-delà de cette visibilité dont la profession a besoin, c’est aussi de travailler sur tout ce qui a trait avec la réglementation, parce que, nous avons des tests qui datent, et aujourd’hui, il faut les actualiser pour les mettre en phase avec le contexte mondial actuel, en prenant en compte notamment les aspects de lutte contre la résistance aux antimicrobiens, les aspects des nouvelles technologies, sans oublier notre pays, où il y a beaucoup de réformes pour que la profession se porte bien.
Et un défi purement interne va être au niveau de la vie associative de l’Ordre, travailler à ce qu’une bonne dynamique associative se renforce au sein de l’organisation pour avoir une bonne participation des différents confrères à la vie de l’organe que nous avons l’honneur de présider.
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Durant votre mandat écoulé, l’une des plus grandes activités menées est la Journée des Vétérinaires du Bénin. Après ces journées, qu’est-ce qui a changé dans la profession ?
Cette activité s’inscrivait dans le cadre de rendre visible la profession. Et quand nous l’avons fait, nous nous sommes rendu compte qu’effectivement, beaucoup de gens ignoraient ce qu’est le vétérinaire. Donc déjà, pour nous, en interne, c’est de prendre conscience de cela et de travailler davantage à ce que le commun de Béninois, quand on dit vétérinaire, il ne voit pas le professionnel qui est réduit à soigner les animaux. On a passé ces journées à détailler toutes les fonctions du vétérinaire. Donc, elles nous ont permis de prendre conscience de ça et de poursuivre le travail.
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Ce sont des journées aussi dont l’impact va se voir dans la durée. J’ai envie de dire que nous mettons les actions en place et comme vous le voyez, on était plus en transition. Donc du coup, avec ce nouveau mandat, nous allons consolider tout ce qui a eu comme acquis de cette journée. Et surtout, avec le virage au sein de la profession où il y a un fort accent qui est mis sur la production animale. Donc le vétérinaire doit être au cœur de tout ce dispositif pour que les nouvelles filières que l’État veuille promouvoir puissent mieux se porter et être productives.
Et il aura certainement une nouvelle édition qui va nous permettre encore de renforcer davantage ce qui a été fait.
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De quel soutien avez-vous besoin de la part de l’État pour être plus en actif ?
Vous savez, la profession vétérinaire, c’est une profession qui est libérale. Donc, on l’exécute beaucoup à titre privé, mais cela n’empêche qu’il y a une composante publique de la profession. Mais l’État joue dans ce contexte un rôle régalien. Donc, le premier soutien dont nous avons besoin de l’État, c’est de pouvoir nous écouter et de comprendre que le cadre réglementaire qui est en place a besoin d’être actualisé. Et nous sommes dans un contexte mondial ou sous régional où il y a des règles, des lois et des directives auxquelles nous devons nous conformer.
Et donc, en tant qu’État et en tant que régalien, ce qu’on attend en premier lieu, c’est de pouvoir appuyer cette dynamique pour que nous puissions travailler efficacement à l’amélioration de ce cadre réglementaire et législatif. N’empêche, on a besoin de soutien. Aujourd’hui, il y a le côté privé, le vétérinaire privé pour s’installer et se débrouiller par ses moyens. Donc, qu’est-ce que l’État peut mettre en place ? Nous ne disons pas à l’État de financer des privés, mais de trouver des mécanismes ou à travers, par exemple, le FNDA ou d’autres mécanismes de soutien pour que des jeunes puissent bénéficier des conditions flexibles pour pouvoir avoir accès au financement et ainsi renforcer le réseau de professionnels vétérinaires privés qui est indispensable pour que la filière que nous sommes en train de vouloir développer prenne de l’essor.
Réalisé par Jean-Baptiste HONTONNOU