EVALUATION A MI-PARCOURS DU PADMAR : Les acquis dans les 27 communes d’intervention passées en revue
Par Prudence KPODEKON
La semaine du lundi 30 novembre 2020, a été marquée par le démarrage de la revue à mi-parcours du Projet d’Appui au Développement du Maraîchage (PADMAR). A cet effet, une équipe dudit projet, a fait une descente sur le terrain, et est allée au contact des bénéficiaires pour s’enquérir des performances et solutionner les faiblesses et difficultés de ces derniers. Au total plusieurs sites et structures ont été visités dans les vingt-sept (27) communes d’intervention du projet au Bénin.
En effet, la mission de terrain a pu constater de visu et de façon claire les réalisations et acquis de la première phase de mise en œuvre du PADMAR et les effets de ces différentes réalisations sur les bénéficiaires. Par ailleurs les bénéficiaires ont porté à l’attention de la mission de terrain leurs difficultés et leurs doléances en vue d’orienter les interventions pour la seconde partie du Projet.
D’un coût global de 28 milliards, le PADMAR s’étale sur 7ans et se décline en trois composantes que sont la valorisation et la mise en marché de la production maraîchère, l’amélioration de la productivité et le suivi-évaluation du projet. pour rappel, ce projet vise à contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et surtout à accroître les revenus des maraîchers et leurs résiliences aux changements climatiques.
En termes de réalisations du projet à mi-parcours, on note sur l’ensemble de la zone d’intervention du projet plusieurs points : la réduction de la pénibilité de l’arrosage, l’augmentation des revenus moyens par producteurs de l’ordre de 50{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112}, le changement de comportement face à l’utilisation abusive d’engrais, l’utilisation à grande échelle des biofertilisants réalisés à base des jus de fruits, l’augmentation de la production, l’accroissement de la superficie emblavée, la facilitation de l’accès au marché, la diversification des spéculations maraîchères, l’amélioration des rendements, adoption progressives des intrants organiques, l’émergence de jeune producteur, etc…
Faut-il le préciser, dans le déploiement du projet, il est prévu la construction de 520 km de pistes, l’aménagement de 2100 hectares de périmètres maraîchers, l’accès aux technologies améliorées pour accroître la productivité, l’appui et la professionnalisation des maraîchers. En somme, ce projet qui doit impacter 20.000 personnes dont 17.000 maraîchers et 3000 emplois associés, est au regard de cette revue à mi-parcours, en phase avec ses objectifs de départ. Nonobstant cela, des difficultés et doléances ont été énumérées par les acteurs sur le terrain. on note, le manque d’aménagement moderne du site de production semencière, le faible accès à l’eau pour la couverture des besoins de production, l’insuffisance d’équipements pour la transformation des produits, insuffisance des forages, la fermeture des frontières avec le Nigeria intervenue récemment qui a occasionné une baisse importante des ventes, salinité de l’eau d’arrosage en saison sèche, la pandémie du Covid 19. La mission de terrain a rassuré de ce que la seconde phase de mise en œuvre du PADMAR viendra pallier ces difficultés et apporter un meilleur souffle au maraicher bénéficiaires dans l’exercice de leurs activités.
Pour finir des recommandations telles que la poursuite de la mise en œuvre du Champ Ecole Paysan (CEP) sur le flétrissement bactérien de la tomate, l’organisation des formations au profit des femmes des coopératives, l’accélération du processus d’aménagement des sites, le renforcement de la dynamique d’adoption des intrants organiques, la poursuite des initiatives de mise en marché collective en lien avec les mairies et les Unions Communales des Coopératives de Maraîchers (UCCM), le renforcement des relations avec les éleveurs pour la facilitation de la collecte de la bouse de vache, la poursuite des efforts d’utilisation des intrants organiques pour la gestion de la salinité et le renforcement de la fertilité du sol, la possibilité pour le PADMAR de multiplier le nombre de semenciers à mettre en place dans les communes, développer localement des dynamiques de transformation des produits maraîchers notamment la tomate, le développement de lien d’affaire avec les distributeurs d’intrants de la zone du projet, la nécessité d’accroître les capacités de mobilisation de ressources propres des tables filières maraîchage (TFM) afin d’assurer la durabilité de leurs activités, etc.
Au terme de cette mission, la délégation de terrain s’est dite très satisfaite des avancées constatées et des acquis à mi-parcours conformément aux projections de départ. Tout ceci conforte le rôle important que joue le PADMAR pour l’atteinte des objectifs clés dans la mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) volet Agriculture.