GESTION DE LA TRANSHUMANCE AU BENIN : La production fourragère, l’alternative pour les éleveurs en saison sèche
Pour limiter les énormes conséquences liées à la transhumance en République du Bénin et de ses pays voisins, les autorités ont opté, il y a quelques mois, pour la sédentarisation des troupeaux. Ce qui oblige les éleveurs à renoncer au nomadisme. Pour donc faire face à d’autres difficultés liées à cette nouvelle méthode, la culture fourragère est proposée comme l’une des stratégies les plus adaptées en période de sécheresse.
Jean-Baptiste HONTONNOU
Auparavant focalisés sur leur méthode d’élevage qu’est le nomadisme et qui implique la transhumance, les éleveurs de ruminants sont depuis 2021, contraints à adopter une nouvelle stratégie dans le but de réduire les effets pervers de la transhumance. Il s’agit du ProSer (Projet de Sédentarisation des troupeaux de ruminants) initié par le gouvernement béninois. Ce projet vise un changement de paradigme à travers une profonde transformation des systèmes d’élevage en vue d’une meilleure gestion des ressources pastorales. Il contribuera à l’amélioration de la productivité du bétail, à la réduction des conflits liés à la transhumance, à la sécurisation des espaces pastoraux, à la création d’emplois et à la lutte contre la pauvreté.
Mais, bien que cela ait eu beaucoup d’avantages, la sédentarisation aurait engendré d’autres difficultés auxquelles les éleveurs font face vaille que vaille. Entre autres, l’on note la pénurie d’alimentation pour le bétail dans la période de sècheresse. En saison sèche, l’aliment et l’eau se font très rare. Alors que l’éleveur en a besoin pour nourrir ses animaux. Ce qui oblige donc ces derniers à aller vers les zones côtières où l’on trouve encore de nourriture. Au Bénin, ceux du nord se déplacent vers le sud. Pour donc pallier ce problème, il est important voire indispensable que les éleveurs trouvent un moyen pour nourrir leurs troupeaux en saison sèche sans se déplacer et qui aiderait également à limiter en grande partie les dégâts que cause le déplacement des troupeaux.
Alors, la meilleure solution la plus adéquate est la culture fourragère. Cette culture prend en compte toute partie de plante, à l’exception des graines et racines, consommée par les animaux. De façon détaillée, il s’agit de la culture des graminées (Panicum maximum, Pennisetum purpereum, andropogon gayanus) et des légumineuses (Leuceuna leucocephala, Mucuna utilis, Cajanus cajan). Et comme les hommes qui ont besoin d’énergie et de protéines, pour les animaux, c’est similaire. Les graminées sont donc une source de protéines tandis que les légumineuses, une source d’énergie. En effet, pour que les éleveurs profitent de ces cultures pour nourrir leurs troupeaux en saison sèche, il faut également penser à une technique de conservation dans le but d’une utilisation future. Parlant donc d’une technique de conservation, il est important que les producteurs fassent le foin et l’ensilage. En réalité, le foin est un fourrage constitué de végétaux fauchés, séchés et conservés pour l’alimentation des animaux herbivores dans les périodes, mauvaise saison ou période de sécheresse par exemple, dans lesquelles le pâturage n’est pas possible. D’un autre côté, l’ensilage est également une méthode de conservation des fourrages par acidification passant par la fermentation lactique anaérobie d’un fourrage humide.
En mettant donc en pratique cette culture fourragère, les éleveurs auront remédié à cette pénurie de nourriture pour leurs troupeaux en temps de sècheresse ou de mauvaise saison.