Cancel Preloader

1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

LA LUTTE BIOLOGIQUE: Une alternative pour la préservation de la biodiversité

 LA LUTTE BIOLOGIQUE: Une alternative pour la préservation de la biodiversité

La lutte biologique présente de nombreux avantages, surtout lorsqu’elle est comparée à la lutte chimique et à ses effets des plus néfastes pour la planète.

Par Laure LEKOSSA

La lutte biologique repose sur l’utilisation des ennemis naturels des agresseurs des cultures pour contrer ces nuisibles. Ces ennemis naturels sont appelés des auxiliaires ou encore des agents de lutte biologique. Ils peuvent appartenir aux insectes prédateurs, aux organismes pathogènes (champignons, bactéries), aux parasites. Elle constitue l’un des composants de la lutte intégrée contre les ravageurs, maladies et mauvaises herbes, qui associe tous les moyens de lutte disponibles, chimique, biologique, mécanique, thermique, etc. et qui vise non pas à éliminer les ravageurs, mais à maintenir leur population en dessous d’un seuil économiquement supportable.

Deux grands modèles de lutte biologique

Il existe la lutte classique qui consiste à introduire une espèce d’agent exotique (généraliste au moins au niveau de la famille ou spécifique à l’agresseur exotique) pour lutter contre un agresseur local ou exotique (la coccinelle asiatique contre les pucerons). Selon les cas on peut inonder la zone à traiter avec une grande quantité d’agents ou seulement introduire une petite quantité d’un agent dans le but qu’il s’acclimate. Dans ce dernier cas, l’efficacité est totale puisque l’agent va pouvoir combattre durablement le bioagresseur dans la zone. Par contre s’il n’est pas prévu que l’agent s’installe et que son introduction doit être réalisée à chaque nouvelle invasion de l’agresseur, il s’agit de lutte par inondation (ici le but est d’éradiquer totalement le ravageur de la zone donnée).

Lire aussi: LUTTE CONTRE LES MOUCHES DE FRUITS: Les fourmis tisserandes, la solution salvatrice pour des mangues saines

La lutte biologique par conservation est une méthode douce. Elle demande une grande connaissance des organismes locaux et vise à améliorer, modifier l’environnement immédiat afin qu’il attire les auxiliaires ennemis des agresseurs possibles. Bon nombre de producteurs optent de nos jours pour la lutte biologique. « Moi j’utilise du compost et des biofertilisants pour mes productions et pour les traitements, je fais des produits aqueux biologique à base des plantes .Ces solutions luttent contre les insectes, les maladies fongibles de façon naturelle » fait savoir Eric Okpara agriculteur.

Pour lui, l’utilisation des produits biologiques pour la lutte contre les insectes permet non seulement de protéger la santé humaine, mais aussi participe à la protection de l’environnement et permet d’obtenir une parfaite production. Une chose que confirme Augustin Dagoudo, ingénieur agronome « la lutte biologique fait respecter l’environnement parce que ’il n’y a pas de produits chimiques utilisés. La lutte biologique fait intervenir des produits naturels qui évitent des intoxications alimentaires : la valeur nutritive des produits bio reste intacte et la lutte biologique est très efficace ».

La lutte biologique tend à rétablir la biodiversité

L’intérêt pour la lutte biologique a augmenté avec la connaissance des effets néfastes des pesticides chimiques sur les écosystèmes et la santé humaine. Les lois environnementales visent à réduire l’utilisation des pesticides dans l’agriculture conventionnelle. Une augmentation de la demande pour les produits biologiques rend également la lutte biologique de plus en plus populaire.

Lire aussi: VALORISATION DES INTRANTS NATURELS POUR L’ENVIRONNEMENT: Credel Ong sensibilise les maraichers sur les bonnes pratiques de l’Agriculture biologique

Pour Bio Guegui, cette méthode permet de protéger la faune ; elle permet de faire la gestion durable des terres et en l’adoptant, le producteur aura un sol assez riche pour ses cultures parce que « c’est souvent ce que moi j’utilise pour mon champ. Et j’obtiens toujours de bons résultats. C’est vrai que celui qui utilise les pesticides chimiques aura un résultat immédiat, mais avec de nombreux inconvénients non seulement sur la santé, mais aussi sur le sol et l’environnement. Moi j’ai opté pour la lutte biologique peu importe le coût et je sais que cela me permettra d’obtenir une production de qualité, et de prévenir la santé de mes clients ». La lutte biologique est incluse dans la lutte intégrée qui repose plus particulièrement sur la prophylaxie, c’est-à-dire sur la prévention de l’apparition des bioagresseurs. La lutte biologique diminue la densité des populations de ravageurs.

Des inconvénients

Les traitements sont souvent complexes à appliquer : ils doivent l’être à une période précise, dans une échelle de température et d’hygrométrie, dans un certain environnement, décalage parfois important entre l’introduction et le résultat : ponte, développement et diminution du nombre de ravageurs sont susceptibles de prendre plusieurs semaines, les effets et la dispersion des agents ne peuvent pas être contrôlés et bien d’autres. La lutte biologique est la solution aux déséquilibres qui se multiplient du fait de l’utilisation des produits chimiques.

Ces déséquilibres provoquent une multiplication anormale des ravageurs les plus résistants. Mais encore faut-il que cette lutte soit utilisée en conscience et à l’aide d’études techniques précises pour éviter les accidents et les échecs répétés. Ces études requièrent d’ailleurs encore de nombreux perfectionnements. Lorsqu’elle est bien maîtrisée par contre, les avantages de la lutte biologique sont nombreux et fort bénéfiques, tout aussi bien pour la santé humaine que pour notre environnement.

Lire aussi: PRÉSENCE DES CHENILLES LÉGIONNAIRES AU BÉNIN

Loading

LE RURAL

72 Comments

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *