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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PROMOTION DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES DANS L’AGRICULTURE : Un levier pour la sécurité alimentaire et la résilience des communautés rurales

 PROMOTION DE L’AUTONOMISATION DES FEMMES DANS L’AGRICULTURE : Un levier pour la sécurité alimentaire et la résilience des communautés rurales

L’autonomisation des femmes dans l’agriculture est un élément essentiel pour renforcer la résilience des ménages et des communautés en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Une reconnaissance accrue du rôle des femmes peut avoir un effet plus large sur la nutrition, renforcer les moyens de subsistance en milieu rural et générer des bénéfices en termes d’augmentation de la production alimentaire.

Des femmes rurales

En agriculture, les hommes semblent être les principaux destinataires d’intrants subventionnés par l’État, tels que les semences, les herbicides et les engrais, contrairement aux femmes qui constituent indubitablement de véritables potentielles ressources pour la lutte contre la faim de manière plus approfondie et une source intarissable pour la résilience et le développement économique des nations du monde de manière superficielle. Pour Edmond Zinzindohoué, Chargé de la qualité des produits agricoles et agroalimentaires du programme ACMA2,

« ce sont les femmes qui s’occupent de tout ce qui concerne l’alimentation au niveau du foyer. Ce sont elles qui utilisent et gèrent les ressources alimentaires. C’est une activité qui incombe, à vrai dire, aux femmes ; seulement qu’elles participent beaucoup aux activités agricoles mais ne gagnent pas nécessairement les ressources que génère cette activité agricole à la hauteur de leurs efforts. »

Eu égard à ce contraste, il est judicieux que les acteurs agricoles notamment les décideurs œuvrent pour l’autonomisation des femmes dans l’agriculture pour l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations à travers la proposition de solutions aux pesanteurs ou causes liées aux disparités entre les sexes dans ce secteur. Il s’agit entre-autres de l’: « accès limité des femmes aux actifs de production, y compris la terre, l’eau, les outils, le crédit, et les intrants ; le faible niveau d’influence dans les décisions du ménage, y compris dans la manière dont le revenu du ménage devrait être attribué ou utilisé ; la possibilité limitée d’occuper des postes de leadership au sein des communautés. »

Sous d’autres cieux, les femmes ont souvent leurs champs et leurs cultures spécialisées mais manquent de ressources de production, en particulier l’accès sécurisé à la terre, pour assurer la sécurité alimentaire de leur famille. Les parcelles données à ces femmes sont parfois même marginales voire dégradées.

Après examen de ces facteurs qui constituent un frein à l’autonomisation des femmes agricoles, il urge que les gouvernements nationaux et locaux définissent une politique agricole axée sur l’accès et le contrôle sûrs des femmes aux ressources productives et une voix dans les décisions prises au niveau communautaire. « Cela implique en partie de former les responsables gouvernementaux et les agents de vulgarisation à l’autonomisation des femmes par le biais de l’agriculture. Ils doivent promouvoir les pratiques agricoles agro-écologiques chez les femmes », explique Hervé LISSANON, spécialiste des questions relatives à l’agriculture durables et aux nouvelles technologies de gestion des cultures ; avant d’ajouter que : « Les gouvernements nationaux doivent veiller à ce que la politique agricole adopte une optique nutritionnelle. Ils doivent également définir des objectifs spécifiques pour augmenter la représentation des femmes dans les cadres politiques ; définir des plans et des budgets de développement locaux visant à accroître la représentation des femmes en tant qu’agents de vulgarisation. Ils doivent également soutenir la garantie des droits fonciers des femmes. »

Edmond Zinzindohoué, quant à lui, trouve que « si on peut faire un effort pour que la femme elle-même soit responsable des unités de production agricole que ce soit au niveau primaire, ou tertiaire, cela permettra de pouvoir utiliser les ressources alimentaires qui sont générées par leurs activités pour nourrir au moins leurs enfants parce que, quand la femme a des revenus, les enfants en profitent nécessairement. Mais quand l’homme a des revenus, ce n’est pas évident que cela profite aux enfants ». Donc soutenir l’autonomisation des femmes pour lui, « c’est soutenir aussi l’alimentation au niveau de la famille et soutenir aussi les enfants à travers les ressources que la femme aura à gagner. »

         Les organisations d’agriculteurs sont par ailleurs, des acteurs majeurs pouvant contribuer à cette autonomisation des femmes. Ainsi, les experts leurs recommandent-ils de « définir des objectifs visant à inclure une représentation équitable des femmes dans leurs organisations, ainsi qu’à les soutenir ».  Le secteur non gouvernemental doit assurément veiller à ce que « l’autonomisation des femmes soit intégrée à la mission de leur organisation et former tout le personnel à l’importance de l’autonomisation des femmes dans l’agriculture et les moyens de subsistance en milieu rural. Les partenaires stratégiques doivent, eux-aussi, se concentrer sur le soutien financier aux projets qui incluent des cibles et des indicateurs de performance clés pour l’autonomisation des femmes », déclarent-ils. Il revient donc à toutes ces catégories d’acteurs d’encourager l’établissement de liens entre les initiatives d’autonomisation des femmes et d’autres projets de soutien existants, pour la sécurité alimentaire et la résilience des communautés rurales.

Yélian Martine AWELE

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