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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

RESTAURATION ET DEGUSTATION DES METS LOCAUX : Le Réseau JINUKUN et la FAEB révèlent le Bénin à travers la richesse de ses systèmes semenciers paysans

 RESTAURATION ET DEGUSTATION DES METS LOCAUX : Le Réseau JINUKUN et la FAEB révèlent le Bénin à travers la richesse de ses systèmes semenciers paysans

Du 27 au 29 Octobre à Avrankou, a eu lieu la 6ème édition de la foire semencière de restauration et de dégustation de mets locaux en voie de disparition au Bénin. Un événement d’envergure et de mille couleurs qui s’est clôturé en beauté permettant de tourner les regards vers l’édition prochaine.

Jean-Baptiste HONTONNOU

Durant trois jours, la maison des jeunes de la commune d’Avrankou a servi de cadre pour la foire semencière de restauration et de dégustation de mets locaux en voie de disparition au Bénin de l’année 2023. Organisée par le Réseau JINUKUN, la Fédération Agroécologie du Bénin (FAEB) et ses organisations membres, en collaboration avec la Mairie d’Avrankou, cet événement poursuit des objectifs précis. D’abord, la foire a en vue la promotion de l’agroécologie, une agriculture respectueuse de l’environnement, de la biodiversité et de la sécurité sanitaire des hommes, des animaux et des aliments. De façon concrète, cet événement a pour but principal de révéler le Bénin à travers la richesse de ses systèmes semenciers paysans et la valorisation des femmes rurales à leurs énormes contributions séculaires pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité au Bénin.

En effet, au cours de cette foire semencière, plusieurs activités ont été menées. Entre autres, elle a servi d’occasion pour présenter au monde agricole les différentes semences paysannes qui existent encore. Les participants ont donc eu cette aubaine de découvrir non seulement ces semences mais également les méthodes endogènes utilisées dans l’agriculture. Des expositions, des projections des films documentaires et des communications sur des thématiques ayant lien avec l’agroécologique, des dégustations des mets locaux ainsi que des prestations artistiques, tels sont les moments forts qui ont marqué cette édition. Généralement, à l’épilogue de cette foire, les objectifs fixés semblent être atteints.

« Les objectifs escomptés pour cette foire sont atteints. Je peux dire que c’est un satisfecit total »,

dixit Christophe Adahou, membre de l’organisation JINUKUN. Selon lui, au cours de cette foire, les participants ont eu à « apprendre comment préparer les mets locaux qui sont en voie de disparition ».

« Nous avons fait aussi la promotion de nos variétés de semences paysannes »

a-t-il complété.

Par ailleurs, parlant de JINUKUN, qui est l’un des organisateurs de cette foire, faut-il le rappeler, il s’agit d’un réseau national pour la gestion durable des ressources génétiques. Il a pour objectif de défendre l’agriculture paysanne, travailler pour la préservation et la promotion de la diversité. Sa mission est d’apporter, en étroite collaboration avec les paysans, les pêcheurs, les éleveurs, les chasseurs, les praticiens de la médecine africaine et les communautés locales, tous types d’appui et des services pouvant contribuer à promouvoir l’utilisation durable des ressources biologiques du Bénin et de l’Afrique.

Les recommandations des forains

Certes cette foire s’est déroulée comme prévu, mais les participants ont eu à formuler des recommandations de diverses natures tant à l’endroit des organisateurs que des acteurs de la recherche agricole. Pour Laurent Ahongbonon, Entomologiste agricole et Président de l’ONG Nature Plurielle, il est important que « les universitaires puissent faire à chaque fois la transition, c’est-à-dire, il faut quitter le monde universitaire pour aller discuter et partager les connaissances avec les communautés locales à la base ». Ce n’est que comme de cette manière que les recherches agricoles pourront porter leurs fruits. Et pour lui, c’est justement ce vide que cette foire serait en train de combler. Sinon,

« elle a permis de débattre avec les communautés sur des sujets d’intérêt général et qui valent vraiment la peine »,

a-t-il laissé entendre. À l’endroit des organisateurs, ce dernier a souhaité que cette foire se pérennise tout en apportant une touche particulière avec des communications plus intéressantes pour permettre aux participants de toucher de doigts les réalités, car quand on parle par exemple de l’agroécologique, « il faut que le contexte scientifique soit adapté aux réalités du terrain ».

Sous d’autres cieux, il est impérieux de souligner que si cette foire a pu être organisée comme il faut, c’est en partie grâce aux partenaires techniques et financiers. Parmi ceux-ci, il y a le projet ProSilience qui a été d’un grand appui pour l’organisation effective de cet événement. Porté par la GIZ, ce projet vise surtout l’amélioration des sols. Pour Christophe Adahou, il est primordial « d’être reconnaissant envers le projet pour tous ces appuis ». Il faut noter que cette foire a pris fin dans une ambiance conviviale et présage bon augure pour le futur.

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