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SCULPTURE SUR BOIS À PARAKOU : Dans l’univers d’un métier sous le joug d’énormes difficultés

 SCULPTURE SUR BOIS À PARAKOU : Dans l’univers d’un métier sous le joug d’énormes difficultés

La sculpture pratiquée à Parakou depuis bon nombre d’années peine toujours à sortir de l’ornière. Très peu connue par le public, elle est confrontée à de nombreux obstacles.

Josita A. YACOUBOU

Une profession d’art qui nourrit son homme. La sculpture est un marché qui peine à s’accroître à Parakou. Elle permet de produire des objets de décoration de formes et de dimensions variées par divers procédés : soustractifs ou additifs. Ces procédés se choisissent par le sculpteur en fonction de la nature du projet, du type de matériel à sculpter et de la technique de sculpture à mettre en œuvre.

Comprendre la sculpture

Au Bénin nous rencontrons plusieurs types de sculpture comme la sculpture sur bois, la sculpture sur pierre, la sculpture sur l’agile, etc. Au nord Bénin et principalement dans la ville de Parakou, nous nous intéressons à la sculpture sur bois. La sculpture sur bois est une technique que l’on pratique en retirant de la matière sur le bois afin de reproduire une œuvre d’art ou de façonner un quelconque objet. Bien que la pratique de la sculpture sur bois soit très ancienne, elle est un métier dont les fruits récompensent son homme.

Paroles des hommes du métier

Augustin Nakou est un sculpteur sur bois résidant à Parakou. Son atelier se situe au quartier Gah en face de l’agence de transport Pax Express. Dans cet atelier où l’on peut admirer des objets d’art comme des portes clés, des chaises royales et des statuettes décoratives fabriqués avec élégance par cet artisan. Selon Augustin, la sculpture est un métier qui nourrit son homme.

« C’est un métier que j’ai toujours fait depuis mon enfance. C’est par ailleurs grâce à la sculpture que je nourris ma famille. C’est elle qui me permet de payer la scolarité de mes enfants »,

renchérit-il. C’est aussi le cas de Jérémie Bossou, un autre sculpteur en bois installé chez lui à Kpébié. Père de cinq enfants, Jérémie Bossou explique que la sculpture est un métier passionnant qui l’aide à subvenir aux besoins de sa famille. Néanmoins la sculpture est un métier qui fait face à plusieurs difficultés au nord du Bénin compte tenu des problèmes liés au marché d’écoulement.

A Parakou, la sculpture est un métier délaissé depuis quelques années à cause de la mévente sur le marché d’arts et surtout de la mauvaise politique de la promotion de ce secteur d’activité. Les sculpteurs sont confrontés à la concurrence des objets importés d’autres pays et aussi à diverses autres difficultés. Selon certaines enquêtes faites sur le terrain, ce métier est délaissé et nourrit, de nos jours, à peine ses artisans.

« La sculpture est l’une des richesses de la culture béninoise qui ne donne plus comme avant. Pour s’approvisionner en bois ce n’est pas facile. Trouver aussi de la clientèle est très difficile »,

explique Augustin Nakou. Il justifie ce fait par « la mauvaise promotion du métier dans la localité, ainsi que le manque d’espace d’exposition des œuvres de ces artistes et la non-subvention ou d’aide des autorités ». Mais, pour Jérémie Bossou, les sculpteurs fiers, passionnés et déterminés, comme lui, sont engagés à produire en masse ces objets d’arts et de cultures. Les quelques rares clients qui s’intéressent à leurs articles sont en majorité les touristes, les religieux catholiques pour les commandes de crucifix et autres objets de cultes, et les hôteliers pour les décorations des hôtels. « On essaye de trouver du marché chez ces personnes quelques fois, et ils nous encouragent », avoue Jérémie Bossou avec le sourire aux lèvres. Chantal Martin est l’une des clientes d’Augustin Nakou. Pour elle, son amour pour les objets d’arts sculptés est particulier. « J’aime beaucoup les objets d’arts sculptés. Je les utilise pour des décorations ». Pour Jérémie Bossou, les sculpteurs ont de grandes difficultés. Alors, il sollicite l’aide des autorités gouvernementales pour une bonne promotion à faire dans ce secteur. Il évoque de même le manque d’associations de sculpteurs dans la commune, ce qui ne favorise pas les soutiens financiers venant du gouvernement pour aider les artisans. Également, le sculpteur Jérémie Bossou invite les jeunes intéressés par ce métier passionnant à venir apprendre et se faire former afin de développer des talents artistiques.

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