APPROCHE GENRE DANS L’AGRICULTURE : Un héritage profondément enraciné dans l’histoire et la culture
Pendant longtemps dans nos communautés, il est ancré dans les pensées que les hommes et les femmes devaient avoir des rôles différents dans l’agriculture. Cette croyance a créé des différences compliquées. Il est vraiment important de savoir pourquoi ces différences existent à cause de l’histoire et de la culture. Cette compréhension peut aider à créer des plans afin que tout le monde soit traité de façon égale dans l’agriculture.
Ruth EDOH
Les idées sur les rôles des hommes et des femmes dans l’agriculture ont été influencées par des situations qui se sont produites dans le passé et par les coutumes de la société. Ces origines ont créé des règles et des attentes spécifiques pour les hommes et les femmes qui travaillent dans l’agriculture. Cela a provoqué des inégalités qui existent et persistent toujours aux fils des années. Dans les cultures africaines, les rôles des hommes et des femmes dans l’agriculture étaient définis différemment. Les hommes avaient généralement la responsabilité des travaux champêtres comme cultiver les champs et s’occuper des animaux, tandis que les femmes étaient plutôt responsables de la récolte, de la transformation des produits et de la gestion des ressources naturelles comme l’eau et les plantes. À cause de ces rôles traditionnels, les femmes avaient souvent moins d’opportunités pour obtenir de la terre, de l’eau, de l’argent et d’autres choses importantes pour l’agriculture. Nicette Agbedji, une entrepreneure agricole à Parakou, nous fait comprendre que « la terre était généralement considérée comme la propriété des hommes, ce qui empêchait les femmes de participer pleinement à la production agricole ». Elle ajoute que les règles et les idées sur ce que les femmes et les hommes devraient faire ont contribué à la création et au maintien des inégalités dans l’agriculture.
Pour changer ces fausses idées qui persistent et empêchent d’atteindre des objectifs en agriculture, plusieurs lois et conventions ont été adoptées, tant au niveau national qu’international. Par exemple, l’Objectif de Développement Durable numéro 5 qui vise à égaliser les droits des hommes et des femmes, y compris dans l’agriculture. Même si ce n’était pas le principal objectif, la Politique nationale de genre et de développement reconnaît qu’il est important de traiter les hommes et les femmes de la même manière dans l’agriculture. Cette politique, mise en place en 2009 par le gouvernement du Bénin, cherche à offrir les mêmes opportunités comme la terre et l’argent aux femmes et aux hommes. Il ya également le Programme détaillé de développement de l’agriculture africaine (PDDAA), une initiative de l’Union africaine pour améliorer l’agriculture sur le continent. Cette initiative reconnaît que les hommes et les femmes doivent avoir les mêmes droits pour réussir dans l’agriculture.
Malgré ces lois et conventions, il existe encore de nos jours des inégalités entre les hommes et les femmes dans l’agriculture. Par exemple, les femmes ont souvent moins accès à la terre, aux formations et l’accès véritable aux marchés où elles peuvent commercialisées leurs produits. Cela signifie qu’elles ont moins de chances de contribuer autant à l’agriculture et d’obtenir du succès. Quant aux hommes, ils ressentent la pression de gagner de l’argent et de beaucoup travailler dur.
« Cela peut limiter leurs choix de carrière et leur capacité à équilibrer leur vie personnelle et professionnelle »
nous a expliqué Lionel TEGBE, psychologue. D’où intervient les projets et programmes qui travaillent à la réintégration socioprofessionnelle des couches les plus vulnérables.
En accordant aux femmes et aux hommes les mêmes opportunités d’accès aux ressources, de participation à la prise de décision et de reconnaissance, nous pouvons rendre le secteur agricole plus durable et productive. La valorisation du travail de tous dans tous les aspects clés est une étape essentielle vers un secteur agricole plus égalitaire et prospère.