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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

BÉNIN/ CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA RAGE

 BÉNIN/ CAMPAGNE DE VACCINATION CONTRE LA RAGE

«On espère vacciner cent mille animaux, notamment les… », Dr Corneille GNANVI

Au Bénin comme dans le monde, la rage est l’une des zoonoses qui continue de sévir. Pour se libérer de cette dernière, il a été organisé une campagne de vaccination des animaux de compagnie qui a démarré depuis le 21 août 2023 et prendra fin le 21 octobre 2023. A travers cet entretien avec Dr Corneille GNANVI, Chef service santé animale à la Direction de l’élevage, nous obtenons plus de détails sur ce virus et sur la campagne en cours.

Dr Corneille GNANVI, Chef service santé animale à la Direction de l’élevage

Faites-nous un petit rappel sur la rage, ses manifestations et ses conséquences.

La rage est une zoonose majeure. Elle est une maladie hautement contagieuse qui se transmet de l’animal à l’homme. Principalement du chien, du chat et du singe. Elle se transmet par la griffure, la morsure ou le léchage d’une peau saine qui a été endommagée. Lors de la griffure, le virus de la salive pénètre l’organisme de la victime, pénètre le système nerveux de l’intéressé et progresse jusqu’au cerveau. C’est une encéphalite qui détruit le cerveau et se manifeste par plusieurs signes que ce soit chez l’animal comme chez la victime. Chez l’animal par exemple, on observe qu’il devient furieux et turbulent, alors que précédemment il était calme. Il aboie plus que la normale et sa voix devient roque. Progressivement, il perd la coordination à partir du train arrière.  Le virus évoluant dans son organisme, il n’arrive plus à avaler sa propre salive et sa langue devient pendante. Dans les phases presque terminales, il ne peut plus manger ni boire de l’eau. Il peut mourir à cette phase.

Il y a des cas où, la rage se manifeste avec très peu de symptômes. Dans ce cas de figure, l’animal meurt simplement.  Il y a également des rages muettes. Les animaux atteints de ce type de rage deviennent froids et ne réagissent plus. Ils vont se mettre dans un coin et fuient les gens alors qu’auparavant ils étaient gais.

Chez un homme, un temps après morsure par un animal atteint de la rage, il commence à sentir des douleurs au niveau de la zone d’incubation. A cela suivra le vomissement, la céphalée, la turbulence dans le comportement de la victime. Chemin faisant, la victime aura l’hydrophobie, c’est-à-dire qu’il aura horreur de l’eau. L’aboiement, l’entrée en état comateux et la mort sont les prochaines étapes. Tout dépend aussi de la zone d’incubation selon la proximité avec le cerveau et dans un délai de trois mois, elle peut rendre l’âme. 

Quel est l’état des lieux de la rage humaine au Bénin ?

Depuis 10 ans, les données statistiques sont disponibles. La rage est rencontrée chaque année presque dans tous les départements du Bénin et comparativement aux chiffres antérieurs, la rage est en expansion au Bénin.

Dites-nous pourquoi une campagne de vaccination contre la rage au Bénin ?

La rage est un problème de santé public. On dit souvent que le chien vacciné est le soldat de lutte contre la rage. Ce qui nous oblige à organiser des campagnes de vaccination pour protéger l’organisme des animaux de compagnie susceptible de transmettre cette maladie, de l’arrivée de ce virus dans leur organisme et par conséquent, d’arrêter la propagation de ce virus de l’animal à l’homme. Cette campagne de vaccination se fera dans tous les cabinets vétérinaires du pays qui sont détenus par les médecins vétérinaires responsabilisés pour l’acte vaccinal.  La vaccination est fixée à 500f par animal y compris la carte de vaccination.

Quelles sont les potentielles difficultés rencontrées jusque-là sur le terrain ?

La principale difficulté est que les populations n’ont pas encore compris l’importance de la vaccination. Ils sont toujours réticents.

À quel résultat doit-on s’attendre à la fin ?

On espère vacciner cent mille animaux notamment les chiens, les chats et les singes. Dans l’avenir, nous espérons obtenir 0% de décès humain dû à la rage.

Un appel à l’endroit des propriétaires des animaux de compagne et les autorités locales ?

Il faut que tout le monde y compris les autorités prennent l’activité à bras le corps. Ils doivent sensibiliser les populations à faire vacciner leur animal. En dehors de la période de campagne, ils doivent continuer la sensibilisation afin de protéger la population et leur demander d’éviter d’avoir des chiens errants. Certes, je sais que c’est difficile compte tenu du mode de fonctionnement des animaux de compagnie, mais il faut que ces animaux soient vaccinés pendant cette campagne. Et même après, les propriétaires doivent continuer la vaccination annuellement pour se protéger et protéger leur environnement des cas de morsure de chien et de transmission de la rage. Tout cas de morsure de chien doit être présenté ; la victime à l’hôpital et l’animal à un vétérinaire pour la mise en observation. Il ne faut pas tuer l’animal mordeur, ni l’abattre. Il faut le conserver et le mettre en observation si non, au cas où l’animal est abattu et qu’il n’est pas mise en observation et visiter par un médecin vétérinaire, la victime doit intégralement être prise en charge pour lui éviter la mort.  La population doit savoir qu’un animal mordeur n’est pas à abattre. A tout propriétaire qui a des animaux non vaccinés ; si leur animal atteint de la rage mord une personne, ce propriétaire va devoir assumer la prise en charge complète de la victime. Dans le cas contraire, il aura des ennuis avec la justice.

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