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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

Cabosses de cacao : Une source de revenus supplémentaire pour les producteurs de Sakété

 Cabosses de cacao : Une source de revenus supplémentaire pour les producteurs de Sakété

Les cabosses du cacaoyer sont une excellente source de revenus pour les producteurs et les productrices de cacao de la ferme agricole « Centre de Formation Agricole Intégrée la Grâce (CFAI la Grâce) », basée à Sakété, au Bénin. Ces gains provenant de l’activité de commercialisation des cabosses permettent aux producteurs de subvenir à leurs besoins vitaux et familiaux.

Producteurs de cacao

Yélian Martine AWELE

Constituées des graines (fèves) et des cabosses exploitées pour l’obtention de plusieurs produits industriels dérivés, toutes les composantes du cacaoyer notamment les cabosses sont de véritables source de revenus pour les producteurs. Selon Arnaud Bamigbade, coordinateur de la ferme agricole CFAI la Grâce de Sakété, les cabosses de cacao sont également un excellent fertilisant pour les cacaoyers. Chaque cabosse contient en effet de 30 à 40 graines. « Il faut 50 cabosses pour produire 2 kg de cacao. Elles pèsent entre 400 et 500 g et mettent de 5 à 6 mois pour arriver à maturité. En ce qui concerne la vente, plus la cabosse est grosse, plus elle est rentable », affirme-t-il. Les cabosses de cacao favorisent ainsi l’économie rurale et contribuent indirectement à l’économie nationale. Le producteur estime que la production de cacao peut générer un revenu estimé à 400 000 francs CFA par hectare, tandis qu’un kilogramme de cabosse de cacao se vend entre 11 000 et 11 500 francs CFA. Il ajoute : « Imaginez que nous vendions 2 ou 3 tonnes, cela serait une richesse énorme pour nous les producteurs, mais aussi pour le Bénin en général. »

Producteurs de cacao
Dérivés du cacao

En dehors des profits générés par la commercialisation des cabosses, le cacao est également utilisé pour d’autres produits très bénéfiques. Valerie Logozo, transformatrice de cacao en chocolat, explique :

« Le chocolat est l’un des produits dérivés du cacao, sans oublier le beurre de cacao, le jus de cacao, la liqueur de cacao, ainsi qu’une gamme de produits cosmétiques à base de cacao. »

Arnaud Bamigbade ajoute que tous ces produits dérivés sont très rentables, bien que la transformation du cacao et des cabosses reste encore peu réalisée. En effet, la filière cacao existe au Bénin, même si elle ne bénéficie pas encore d’un soutien adéquat, contrairement à d’autres filières agricoles telles que le coton ou l’ananas. Eugénie Bohiki, une des femmes chargées de séparer les fèves des cabosses après la récolte des cacaos, souligne les difficultés liées à la main-d’œuvre :

« Nous avons du mal à enlever les graines de la peau. Nous avons souvent mal aux mains. Nous ne recevons de l’argent que lorsque nous parvenons à remplir un seau de fèves. C’est très compliqué, je vous assure. »

Outre le problème de mécanisation de la main-d’œuvre, les producteurs de cacao sont confrontés à plusieurs autres contraintes liées à leurs activités. Arnaud Bamigbade déclare : « Cette activité me permet de subvenir à tous mes besoins, mais il faut un bon investissement et du temps avant de récolter les fruits. J’espère vivement que l’État soutiendra les producteurs de cacao et mettra en place des politiques de transformation industrielle à grande échelle, afin de bénéficier pleinement de la vente. Parfois, nous sommes obligés de brader le kilogramme de fèves de cacao qui devrait être vendu à un prix élevé. Si nous devons acheter les dérivés de ces mêmes fèves, nous connaissons leur coût dans les supermarchés. Nous avons donc besoin d’un soutien pour pouvoir mettre en place de grandes installations, afin de fournir non seulement les matières premières, mais aussi de les transformer. Tout cela contribuera à réduire le taux de chômage dans notre pays. » Le producteur conclut en mentionnant un autre défi à relever à Sakété, à savoir l’indisponibilité d’électricité et l’entretien des champs. »

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