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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

CONCASSAGE DE PIERRE DE GRANITE À PARAKOU : Un travail sous-payé, risqué et périlleux exercé par les femmes

 CONCASSAGE DE PIERRE DE GRANITE À PARAKOU : Un travail sous-payé, risqué et périlleux exercé par les femmes

À Parakou, de nombreuses femmes travaillent sur un site de concassage manuel de granite. Cependant, le problème qui demeure est celui du manque de soutien financier, le sous-emploi et le chômage de certaines  femmes et jeunes. Ils  sont nombreux aujourd’hui ces femmes et jeunes qui se grouillent à joindre les deux bouts en pratiquant des activités indécentes et à hauts  risques.

Site de concassage à Parakou

Nadège EKPO

Travailler et vivre au péril de sa santé, c’est le choix difficile que sont obligés de faire ces centaines de citoyens à Parakou. Au lever du soleil, ils prennent d’assaut la carrière de granite située à l’ouest du périmètre de reboisement à la sortie Sud de la ville de Parakou.

Gisèle Degbessou la quarantaine, exerce le métier de concassage depuis plusieurs années sur la carrière de granite à Parakou : « Nous faisons ce travail parce que nos époux n’ont plus de travail et nous en tant que femme nous concassons ces pierres afin de scolariser nos enfants et payer le loyer ». À l’instar de dame Gisèle, de nombreux jeunes et parfois adolescents, s’y consacrent. Brûler, concasser et ramasser les pierres, c’est ce à quoi s’attellent au quotidien ces derniers.

A cet effet, le travail que font ces courageux femmes et hommes, implique de grands risques. Des risques à prendre pour survivre. « Nous sommes à la fois le père et la mère de notre famille. Raison pour laquelle je fais ce job pour assurer la scolarisation de mes enfants », a confié dame Gisèle  Degbessou. Pour faciliter le travail, Dame Gisèle se fait souvent aider par ces jeûnes frères, qui  aussi concassent les pierres avec un lourd marteau en métal : « nous avons souvent  mal au bras, le soir à la maison on a souvent la courbature et parfois on chauffe», ont-ils laissé entendre.

Site des Korobororou

Malgré les risques liés à cette activité, la majorité des acteurs qui exercent ce métier ne dispose pas de matériels de protection et se voient ainsi exposés à de nombreuses maladies. A en croire certains travailleurs, la majorité de ceux qui exercent cette activité souffrent souvent de l’arthrose. « Il y a ceux qui souffrent du paludisme, des maladies musculaires et la toux du fait de la poussière, des soulèvements de lourds matériels de travail et de l’exposition au soleil », a ajouté Gisèle Degbessou.

Selon les spécialistes de la santé, ces travailleurs courent le risque d’une infection respiratoire, de troubles auditifs, de blessures et ainsi que d’une pneumoconiose silicotique, qui est une maladie pulmonaire grave. Autant de risques que prennent ces concasseurs. Mais, en cas d’accident de travail ou de maladie, elles font face à leur sort. « Ce travail n’est pas trop rentable, mais nous sommes parfois obligés de le faire. Quand nous tombons malades, les patrons n’arrivent pas à nous aider. C’est dans le peu que nous recevons que nous utilisons pour nous soigner.» a confié Ephrasie Ezin, concasseurs des pierres. De même, en vue d’améliorer les conditions de travail, ces concasseurs lancent un appel aux autorités afin que certains facteurs soient renouvelés. Par ailleurs, ils souhaitent que des matériels de protection adaptés à leurs activités soient mis à leur disposition.

Le gouvernement, quant-à-lui, devra amplifier et accroître ses actions sociales au profit de cette couche vulnérable de citoyens afin que celle-ci bénéficie également de bonnes conditions de travail comme l’indique l’article 30 dans la Constitution. Il stipule que: «L’Etat reconnaît à tous les citoyens le droit au travail et s’efforce à créer les conditions qui rendent la jouissance de ce droit effective et garantissent au travailleur la juste rétribution de ses services ou de sa production. »

Il faut ajouter qu’en travaillant à améliorer les conditions de travail de ces concasseurs de granite, le Bénin réalise ainsi l’Objectifs De Développement Durable 8 (ODD), celui de promouvoir une croissance économique soutenue, partagée et durable afin d’offrir à chacun un emploi décent et de qualité. Il vise ainsi à éradiquer le travail indigne et à assurer une protection de tous les travailleurs.

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