Conservation de la biodiversité face au nomadisme pastoral : << Il est urgent d’agir pour contrôler cette pratique d’élevage...>>, dixit Sunday CAKPO

La biodiversité est un sujet crucial pour l’avenir de la planète. Avec Sunday CAKPO, président de l’ONG SOS Biodiversity, nous parlons de l’importance des écosystèmes dans la biodiversité et des pratiques d’élevage qui ont un impact sur la conservation de la nature. Il nous explique également comment les communautés rurales et les éleveurs peuvent être impliqués dans les efforts de conservation. Dans cet entretien, il partage ses connaissances et son expérience pour sensibiliser sur l’importance de la protection de notre environnement.

Veuillez décliner votre identité.

Je suis Sunday CAKPO, ingénieur agronome forestier de formation, et je suis le président de l’ONG SOS Biodiversity.

Quel lien peut-on établir entre écosystème et biodiversité ?

Les écosystèmes font partie de la biodiversité. En réalité, la biodiversité est l’ensemble des gènes, des organismes, et des écosystèmes. Les écosystèmes représentent donc une diversité de milieux, comme les montagnes, les forêts, etc. Pour résumer, la biodiversité englobe l’ensemble des gènes, des espèces, des organismes et des écosystèmes.

Pouvez-vous nous donner des exemples de pratiques d’élevage qui ont un impact sur la biodiversité et la conservation des écosystèmes ?

Le pâturage est une pratique d’élevage qui existe depuis des siècles et qui impacte la biodiversité de différentes manières, notamment en ce qui concerne la végétation. De nos jours, la biodiversité est de plus en plus menacée et il est urgent d’agir pour contrôler cette pratique d’élevage, notamment le nomadisme. Pour ce faire, le gouvernement peut mettre en place des mesures règlementaires telles que la définition de couloirs de pâturage clairement définis à travers le pays et des arrêtés limitant la progression des nomades sur le territoire national. Cependant, il est important de noter que ces mesures doivent être respectées par les nomades, ce qui n’est pas toujours le cas, ce qui peut créer des conflits entre les éleveurs et les agriculteurs.

Comment les communautés rurales et les éleveurs peuvent-ils être impliqués dans les efforts de conservation de la biodiversité ?

Pour impliquer les communautés rurales et les éleveurs dans les efforts de conservation de la biodiversité, il est nécessaire de mettre en place des mesures règlementaires pour contrôler les zones de pâturage à l’échelle nationale. Cela implique de définir ces zones et de prévoir des infrastructures telles que des barrages pour assurer l’accès à l’eau pour les éleveurs. De plus, il serait judicieux de regrouper les éleveurs en associations structurées pour faciliter les dialogues et régler les conflits éventuels entre les éleveurs et les forces de l’ordre chargées d’appliquer la loi.

Est-il important d’associer les acteurs à la conservation de la biodiversité ?

Il est essentiel d’associer les communautés rurales et également les éleveurs de gros bétail à la conservation de la biodiversité. Cela passe par la sensibilisation. Il est très important que les gens comprennent ce qu’est la biodiversité, puis qu’ils soient impliqués dans les efforts de restauration de la biodiversité des écosystèmes.

Votre mot de la fin !

En guise de conclusion, j’aimerais lancer un appel au gouvernement pour qu’il prenne à cœur la problématique de la conservation de la biodiversité. Bien que cela ne génère pas de recettes directes pour l’Etat, cela contribue au développement durable et, par conséquent, au bien-être de la population. Il est également essentiel que le gouvernement s’implique dans l’éducation environnementale de nos communautés rurales pour la conservation de la biodiversité. Enfin, je lance un SOS aux partenaires techniques et financiers pour qu’ils continuent à soutenir les organisations non gouvernementales qui interviennent dans la conservation de la biodiversité.

Propos recueillis et transcrits par Ange Céline GBOVI.