CONSTRUCTION D’UNE UNITE MODERNE DE SEL A DJEGBADJI : Quels impacts économiques pour la communauté ?
A travers le Projet de promotion du sel local iodé « xwladjè » dans la zone côtière au Bénin (PROSEL), co-financé par le Gouvernement béninois et les partenaires techniques et financiers à savoir le PNUD et l’IBSA, la communauté de Djègbadji va bénéficier des fruits d’une unité moderne de sel. Cette dernière dont les travaux de constructions sont toujours en cours va contribuer au développement économique de la communauté.
Vanessa ZANNOU
Djègbadji, encore appelée cité du sel est un petit village situé dans la commune de Ouidah. Il est sur le point de connaître une transformation infrastructurelle avec la construction d’une unité moderne de production de sel. Cet investissement s’inscrit dans le cadre du Projet de promotion du sel local iodé « xwladjè » dans la zone côtière au Bénin (PROSEL). Il promet de nombreux avantages pour la communauté locale, mais soulève aussi des questions sur les conséquences potentielles sur l’activité des femmes, principalement responsables de la production traditionnelle de sel.
En effet, PROSEL est officiellement lancé en 2022 et va contribuer à la réalisation de six (06) objectifs de Développement Durable. D’un coût d’environ cinq millions deux cent vingt-six mille six cent soixante-dix-huit (5.226.678) dollars US, soit deux milliards huit cent soixante-quatorze millions six cent soixante-douze mille neuf cents (2.874.672.900) Francs CFA, ce projet a prévu un hangar plus espacé, plus équipé sans oublier un bloc de toilettes. Les salicultrices vont disposer de site de production aménagé et des équipements de production modernes. Ce projet a pour but de renforcer les capacités des femmes productrices de sel et l’amélioration du sel produit, tout en garantissant une gestion durable des ressources naturelles. L’objectif est de permettre au Bénin d’avoir des produits plus compétitifs pour conquérir de nouveaux marchés.
Il faut reconnaitre que cette nouvelle unité de production de sel, équipée de technologies modernes, permettra d’augmenter la capacité de production de sel dans la région. Les emplois locaux seront alors créés à différents niveaux, de l’extraction du sel à sa transformation en produits finis. De plus, l’exportation de ce sel de qualité vers d’autres régions et pays voisins contribuera certainement à la croissance économique de la communauté.
Cependant, cette nouvelle unité de production de sel menace aussi indirectement l’activité des femmes de Djègbadji, qui se consacrent depuis des générations à la production traditionnelle de sel. Ces femmes ont développé des compétences spécifiques et fortement ancrées dans leur culture pour extraire et traiter le sel à petite échelle. Avec l’arrivée de cette unité moderne, elles pourraient se retrouver confrontées à une forte concurrence commerciale et rencontrer des difficultés à maintenir leurs activités traditionnelles.
Il serait donc important que les autorités et les investisseurs veillent à ce que ces femmes ne soient pas exclues des retombées économiques générées par l’unité de production moderne. Des mesures devraient être mises en place pour accompagner ces femmes dans cette transition et pour garantir qu’elles puissent continuer à bénéficier des retombées économiques de l’industrie du sel et conserver leur patrimoine culturel. En prenant en compte les besoins et les aspirations de toutes ces femmes productrices, il est possible de trouver des solutions qui concilient modernité et préservation des traditions.
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