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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

INONDATION À DANGBO : Sous l’eau, les habitants de Dèkin revivent encore les pires moments de l’année

 INONDATION À DANGBO : Sous l’eau, les habitants de Dèkin revivent encore les pires moments de l’année

Les saisons pluvieuses leur paraissent comme un moment d’enfer. Les autochtones de l’arrondissement de Dèkin dans la commune de Dangbo vivent une situation pénible depuis quelques semaines due à l’inondation. Leurs bétails ou élevages, leurs activités champêtres en passant par leur propre bien-être reçoivent un coup dur.

Les écoliers allant à l’école

Jean-Baptiste HONTONNOU

L’on croyait que l’époque des grandes inondations comme celle de 2010 était déjà révolue, mais il semblerait être faux. Dans plusieurs communes du Bénin, le mal est toujours présent. A Dangbo par exemple et plus précisément dans l’arrondissement de Dèkin, les habitants seraient devenus des « poissons ». Après la grande inondation pluviale du mois de juillet qui a ravagé les cultures, arrivent maintenant les inondations fluviales qui durent au moins deux mois (septembre -octobre).

En effet, dans sa balade scientifique, le jeune environnementaliste Césaire Kodjo découvre les réalités quotidiennes des victimes de ces inondations. Il faut d’abord noter que selon lui, l’inondation de cette année agit comme un « prédateur rusé ». « La particularité de cette année est bien qu’après que l’eau soit installée dans les maisons et ait causé beaucoup de dégâts durant le mois de septembre, elle s’est mise à se retirer avec une vitesse incroyable faisant présage de la bonne annonce des périodes de pépinières pour le compte des travaux champêtres à l’endroit des paysans », confie-t-il.  Mais c’était un piège pour ces derniers, car après avoir reculé considérablement au point où les maisons s’asséchaient, « l’eau est retournée avec une autre vitesse envahissante dépassant presque le niveau de la première venue en mettant à zéro certaines pépinières déjà faites ». Ce qui met les producteurs dans une situation indescriptible puisqu’ils auraient perdu une bonne partie de leurs exploitations maraîchères.

D’un autre côté, il est difficile aux autochtones de se nourrir à leur aise, car la présence de l’eau constitue déjà un obstacle pour la bonne marche des activités socio-économiques. Ils se contentent alors des réserves de la récolte, des bénéfices et de la production du gari et d’autres activités liées à la pêche (même si cette activité aujourd’hui est redoutée).

L’autre difficulté à laquelle fait face les habitants de Dèkin est l’accès à l’eau buvable. Selon Césaire Kodjo, « c’est catastrophique. Ils se contentent en majorité des eaux de puits déjà contaminées par les eaux d’inondations comme boissons ». C’est ce que va même confirmer un habitant de l’arrondissement du nom de Edouard Kpossou, en disant que « même si l’eau est salée, c’est ça nous buvons, car nous n’avons pas le choix ». Il poursuit : « entre temps, il y avait deux châteaux d’eau qui alimentaient tout l’arrondissement, mais ces derniers ne fonctionnent plus depuis un bon moment ».

En dehors de ces majeures difficultés, les habitants de Dèkin traversent également d’autres peines et courent d’autres risques comme ceux de noyades, d’infections et autres.

Un pays cartésien dans l’arrondissement de Dèkin (Dangbo)

Que faut-il faire ?

Au regard de cette situation, l’on ne peut qu’implorer la réaction des autorités compétentes. Ces communautés ont droit à une vie meilleure comme ceux des grandes villes sur le plan sanitaire. Ils nécessitent donc des politiques de réaménagement, de relogement ou de travail sociologique. Aussi, faut-il des investissements solides pouvant leur permettre d’avoir une résilience assez forte pour vivre les événements extrêmes. Il faut également que l’État pense davantage à orienter des recherches et des travaux de valorisation de cette vallée pour faire de ses faiblesses une véritable opportunité.

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