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LUTTE CONTRE LA CHENILLE LEGIONAIRE D’AUTOMNE AU BÉNIN : Des efforts intensifiés pour la protection des cultures
La chenille légionnaire d’automne (CLA) scientifiquement appelée Spodoptera frugiperda, originaire des régions tropicales et subtropicales d’Amérique, est un ravageur très redoutable des cultures agricoles, qui continue de menacer la production agricole au Bénin. Ce qui amène les gouvernements à redoubler d’efforts afin de lutter contre ce fléau
Madeleine ATODJINOU
C’est un ravageur qui a une sensation excessive et insatiable de faim. Il appartient à la classe des insectes qui ont plus de mobilité dans la nuit, et dont la multiplication est continuelle et non saisonnière. Elle a été signalée en effet pour la première fois en Afrique de l’Ouest, notamment au Bénin, au Nigeria, au Sao Tomé et au Togo en 2016. Et a envahi les autres contrées de l’Afrique entre 2016 et 2019, puis dès lors n’a cessé d’attaquer les cultures agricoles du pays. Bien qu’en 2021 des projets initiés par les responsables du dit secteur pour aviser les producteurs agricoles et les former sur les techniques pour contrôler ce ravageur auraient donné de bons résultats; il s’avérait que les choses ne paraissent plus pareilles. Car, la rage de ce ravageur va grandissant.
Face à cette menace persistante, le gouvernement et les différents acteurs du secteur agricole continuent à intensifier leurs efforts de lutte pour protéger les cultures et garantir la sécurité alimentaire des populations. Ainsi depuis le début de la campagne agricole 2023-2024, les autorités béninoises ont mis en place un certain nombre de mesures pour lutter contre la CLA. Des campagnes de sensibilisation ont été menées auprès des producteurs pour les informer des dangers que causent ce ravageur et des méthodes de lutte efficaces. Des formations ont également été organisées pour leur apprendre à identifier la chenille légionnaire d’automne (CLA) et à mettre en place des mesures de protection de leurs cultures.
En dehors des campagnes de sensibilisation et de formation, le gouvernement a également mis à disposition des producteurs des moyens de lutte contre la CLA. Il s’agit notamment de pesticides biologiques et d’insecticides chimiques. C’est ce qu’explique Nicanor HOUNGA, technicien agricole, en ces termes « personnellement, j’ai piloté un projet de recherche où nous avons testé en milieu rural des bio-rationnels, des produits qui représentent moins de danger pour l’environnement, au lieu des produits chimiques, de synthèse que les producteurs utilisent d’habitude. Il faut savoir qu’il y a des produits chimiques que les producteurs utilisent, mais ces produits ne nous garantissent pas un environnement durable »
Par ailleurs, malgré les efforts déployés, la CLA continue de causer des dégâts importants aux cultures au Bénin. Elle constitue une menace pour la sécurité alimentaire du pays, surtout à cause du maïs qui est la culture la plus attaquée, étant pourtant la céréale la plus consommée au Bénin. En outre, selon les estimations du ministère de l’Agriculture, les pertes de production dues à ce ravageur pourraient atteindre 20% cette année.
Il faut noter cependant qu’en raison de cette situation, le gouvernement et les partenaires au développement continuent de mobiliser des ressources pour amplifier la lutte contre la chenille légionnaire d’automne. Dans ce sens, de nouvelles technologies de lutte, telles que la lutte biologique par drone, sont en cours d’expérimentation.
Il est donc à comprendre que la lutte contre la chenille légionnaire d’automne CLA) est un défi majeur pour l’agriculture béninoise. La mobilisation de tous les acteurs du secteur est nécessaire pour protéger les cultures et garantir la sécurité alimentaire des populations, tout en veillant aux méthodes utilisées. Car « vous n’êtes pas sans savoir que les méthodes de lutte chimique même s’ils donnent de bons résultats, ne sont pas des méthodes durables, parce qu’elles laissent d’autres problèmes dans l’environnement. Leurs résidus constituent un danger pour la santé de l’homme et celle de l’environnement. Donc le mieux, c’est d’utiliser les méthodes biologiques qui respectent l’environnement », a confié Nicanor HOUNGA.
Pour cela, il faut passer à la vulgarisation des informations qui sont déjà disponibles. Il faut que les producteurs soient conscients et soient de plus en plus mis au parfum de ces informations afin de pouvoir lutter contre ce ravageur.