MAUVAISE GESTION DES ZONES HUMIDES AU BÉNIN : Majoritairement dégradées, des mesures drastiques s’imposent
La gestion durable des ressources naturelles en général et celle des zones humides en particulier devient de plus en plus une préoccupation majeure de l’humanité toute entière. Des années durant, ces zones ont connu d’énormes menaces causant leurs pollutions et leurs dégradations. Regorgeant donc d’une panoplie de richesses naturelles, les zones humides dans le monde et plus précisément au Bénin se doivent d’être restaurées et protégées.
Selon le code de l’environnement en droit français, une zone humide est un espace de transition entre terre et eau. De façon plus détaillée, les zones humides sont définies comme les terrains exploités ou non ; habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année. Mais, la gestion de ces zones abondées de biens naturels ou d’un écosystème opulent laisse à désirer.
Au Bénin, les zones humides sont nombreuses et sont sous une atroce menace de dégradation. Les raisons à la base de cet embarras sont légion. D’abord, l’on a l’eau qui n’est pas bien gérée et également les ressources végétales sans oublier celles animales. D’un autre côté, la cause qui semble être indirecte est celle concernant les actions des bassins versants que subissent les zones, notamment la pollution qui est engendrée par le ruissellement des restes d’intrants agricoles, de pesticides, d’herbicides qui vient s’y déverser. Si l’on doit se confier à l’un des experts du domaine environnemental et de l’eau au Bénin, en la personne de Professeur Flavien Dovonou, « dans 99{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} des cas, ces problèmes sont anthropiques », c’est-à-dire que c’est l’homme qui est à la base de tout. De même, plusieurs sont les « zones humides à Cotonou par exemple qui sont morcelées et vendues (les bas-fonds) ». Tout cela représente un véritable problème auquel est confrontée la nature car ces bas-fonds occupés par les êtres humains créent incessamment de « l’inondation ». Il a été constaté que tant au Bénin comme dans beaucoup d’autres pays africains, les zones humides ne sont pas bien entretenues malgré qu’elles regorgent de potentialités écosystémiques énormes.
Des zones humides : un réservoir de richesses naturelles
Au prime abord, il est fondamental de reconnaitre qu’avant tout, les zones humides sont le berceau de la diversité biologique et fournissent l’eau et la productivité primaire dont un nombre incalculable d’espèces de plantes et d’animaux en dépendent pour leur suivie. Ces milieux humides fournissent donc des biens précieux et rendent de nombreux services sur divers plans. Si ces zones sont restaurées et protégées, elles peuvent contribuer à la revitalisation de la biodiversité. Il est d’ailleurs constaté que 40{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} des espèces mondiales vivent ou se reproduisent dans les zones humides. Pour cela, leur restauration stimulerait la chaîne alimentaire locale et attirerait les espèces sauvages. L’un des autres avantages liés à ces zones peut être l’approvisionnement en eau et la filtration. Il est aussi important de savoir que les zones humides filtrent naturellement l’eau, éliminent les produits polluants et renouvellent l’approvisionnement local en eau.
Par ailleurs, le plus grand service que ces zones essayent de rendre est également dans un premier temps le stockage du carbone et secundo, l’atténuation de l’impact des inondations et tempêtes. S’agissant du premier cas, certains types de zones humides, plus particulièrement les tourbières, mangroves, marais intertidaux et herbiers marins, constituent des puits de carbone exceptionnellement efficaces. Parlant du second cas, les zones humides peuvent agir comme de véritables éponges contre les précipitations excessives et les crues, atténuant les ondes de tempêtes côtières et protégeant les communautés face à des phénomènes météorologiques extrêmes. Pour finir, la restauration de ces zones humides dont dispose le Bénin peut favoriser non seulement « l’amélioration des moyens de subsistance mais la hausse de l’éco-tourisme et de l’amélioration de la qualité de vie ».
L’urgence d’amplification des actions concrètes.
Eu égard à tous ces problèmes auxquels les zones humides sont confrontées et aux nombreux avantages qu’elles offrent à l’humanité, il urge d’apporter de solutions rapides et plus idoines pour voler au secours de ces zones qui peinent à retrouver leur état naturel. A en croire l’expert environnementaliste Flavien Dovonou, il faut coûte que coûte restaurer ces zones humides. Prenant donc le cas particulier de celle de Fifadji à Cotonou, le Professeur pense que cela est un long cours d’eau qui traverse toute une ville et qui mérite vraiment d’être dragué pour réduire les risques d’inondations. Son dragage va non seulement permettre de valoriser ses beiges mais également rendre la ville écologiquement rayonnante.
Jean-Baptiste HONTONNOU