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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

PRÉSENCE DES CHENILLES LÉGIONNAIRES AU BÉNIN

 PRÉSENCE DES CHENILLES LÉGIONNAIRES AU BÉNIN

« Pas de risque de famine » affirme le Directeur de la Production Végétale du MAEP.

Face aux hommes des médias ce mercredi 30 juin 2021, les responsables du ministère de l’Agriculture, de l’élevage et de la Pêche ont non seulement éclairé la lanterne, mais aussi rassurer les uns les autres quant à la situation actuelle qui prévaut dans les champs à l’ère de la campagne agricole 2021-2022. Il s’agit de la présence des chenilles légionnaires d’automne et les différentes actions menées pour lutter contre ces ravageurs.

Par Laure LEKOSSA

Pas question de s’inquiéter d’une quelconque famine au Bénin, car la lutte contre la chenille légionnaire d’automne (CLA) fait l’objet d’une gestion efficiente. C’est l’assurance donnée ce mardi par les services compétents du MAEP. La chenille légionnaire est un ravageur trans-frontière dangereux qui a un potentiel de propagation rapide à cause de sa capacité de propagation naturelle. À l’état de chenille, elle peut causer des dommages importants aux plantes en l’absence de contrôle naturel, de bonnes pratiques agronomiques ou de variétés résistantes. Depuis son arrivée en Afrique de l’Ouest début 2016, la chenille légionnaire d’automne a atteint la plupart des pays africains dont le Bénin. En 2016, l’incidence de l’attaque a été estimée à 40.000 hectares pour le maïs, la principale culture vivrière au Bénin. Depuis 20216, ce ravageur est présent sur le territoire béninois et continu de faire ses preuves en cette période ou la cherté des denrées alimentaires deviennent une préoccupation pour tous.

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Face aux hommes des médias, Roland Justin Zoglobossou Directeur de la production végétale (DPV) du MAEP, a affirmé depuis 2017, des actions sont menées sur le terrain pour la gestion de ce ravageur. « Il faut dire que les producteurs ont été formés sur la façon de gérer ce ravageur; plusieurs sensibilisations ont été faites à l’endroit de ces producteurs pour la reconnaissance du ravageur, son mode d’action et le mode d’intervention. Les agents d’encadrements au niveau des directions départementales ont été formés pour mieux suivre les producteurs au niveau des champs » a-t-il fait savoir. Selon ses propos, la situation actuelle n’est pas alarmante ; elle est sous contrôle au regard des actions mises en œuvre pour limiter les dégâts.

Eric Adossou chef service protection des végétaux et contrôle phytosanitaire à la DPV, pointe du doigt la lutte phytosanitaire en termes d’actions mises en œuvre. « Nous avons pu mettre en place un dispositif national d’alerte précoce en ce qui concerne la chenille légionnaire à travers l’installation des brigades phytosanitaires et ces brigades existent dans toutes les communes, dans tous les départements». Constituées des producteurs, ces brigades sont des organes opérationnels de surveillance de la présence de cette chenille dans le champ de leurs localités.

Des méthodes naturelles testées efficaces

Grâce à l’appui des travaux de recherches du CRA –Agonkanmey, les producteurs peuvent désormais souffler un ouf de soulagement en ce qui concerne le coût et l’efficacité des produits à utiliser pour la lutte biologique de ce ravageur en lieu et place des produits chimiques qui peuvent coûter jusqu’à 6000 F CFA le litre. Plusieurs pesticides spécifiques et méthodes alternatives ont été testés par l’INRAB dès l’introduction de la chenille légionnaire au Bénin.

Aux dires de la directrice du laboratoire de défense des cultures à l’INRAB et du Centre de Recherches agricoles d’Agonkanmey Rachidatou Sikirou , avec un pain de savon palmida d’environ 200 f à une concentration de 0,5{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} dans 20litres d’eau, une bonne partie du champ peut être traitée. Cette méthode reste non dommageable a-t-elle rassurée. À cela s’ajoute l’huile de nem à la dose de 3litres à l’hectare. Outre ces méthodes, celles de luttes culturales ont été aussi testées efficaces pour la lutte contre ces ravageurs notamment l’association du maïs avec le soja ou avec l’arachide en lignes alternées ; de même que les parasitoïdes. Les producteurs et des agents de vulgarisation ont été formés pour l’utilisation de ces méthodes de lutte ajoute-t-elle.

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Il n’y a pas lieu de s’inquiéter selon Eric Adossou à partir du moment où les structures compétentes s’activent pour mettre à la disposition des producteurs ceux dont ils ont besoin lorsque se ravageur s’introduit dans leurs champs. Il urge juste selon ses dires, d’appliquer ce qui est recommandé au moment opportun pour réduire les attaques. « Lorsque le producteur constate dans son champ que 5 à 10 plants montrent des signent d’attaque de la chenille, il y a eu lieu de réaliser les traitements qui sont recommandés pour stopper l’évolution du ravageur ». Paulin Éros Kiki, producteur à Adjohoun dans la vallée de l’Ouémè déclare être confronté à cette situation dans ses champs de maïs. Mais avec la lutte biologique qu’il mène actuellement contre ce ravageur, notamment la méthode du savon palmida qui s’est avérée efficace contre la chenille qui a attaqué son champ de 2 hectares, il reste confiant de pouvoir obtenir de bonnes récoltes à la fin de la campagne.

Pour l’heure, les statistiques en termes de ravages de la chenille pour la campagne agricole en cours ne sont pas encore disponibles. Grâce à une requête de soutien et d’appui adressé à l’endroit de la FAO pour la lutte contre ce ravageur, le Bénin a bénéficié en 2016, d’un projet d’appui à la lutte contre la chenille légionnaire d’automne qui a permis de renforcer les moyens existants et d’assurer la sécurité alimentaire des populations des zones touchées. Les traitements appliqués ont permis de réduire les dégâts.

La production de maïs est passée de 1 543 973 tonnes en 2018 à 161. 1615 tonnes en 2020 selon la direction des statistiques agricoles.

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