SERVIETTE HYGIENIQUE REUTILISABLE : Pour une protection rassurante des femmes contre les infections vaginales
Dans le souci de palier aux différentes infections vaginales, la gent féminine opte souvent pour l’utilisation des serviettes hygiéniques jetables dont l’achat est devenu récurrent sur le marché. Cependant, ces serviettes ne sont pas sans conséquences et méritent d’être remplacées par d’autres.
Oyéyèmi AGANI
Utilisée par les femmes depuis plusieurs années, la serviette hygiénique fait partie des indémodables en matière de protections périodiques et intimes. Elle est la première protection hygiénique à avoir été commercialisée et adoptée par près de 80% des femmes en ce sens qu’elle assure une protection rassurante tout au long de la période des menstrues. En effet, bien qu’elles soient fréquentes sur le marché, les serviettes hygiéniques jetables ne sont pas sans conséquence. Sur le plan sanitaire, à en croire les propos de Hermyone Milène ADJOVI, Présidente de l’ONG Mata-Yara, des études ont prouvé le lien entre l’utilisation des serviettes jetables et le développement de cancers, notamment de l’utérus, chez plusieurs femmes, de même que plusieurs infections sexuelles. Ceci, en raison du fait que les composantes entrant dans la fabrication de ces serviettes sont très chimiques, et donc toxiques pour le corps humain, spécifiquement la partie génitale. Sur le plan environnemental, la gestion des déchets issus des serviettes à usage unique n’est pas encore un acquis.
En général, les femmes les jettent dans les latrines après usage. Ainsi, comme effet négatif, ces serviettes bouchent non seulement les conduits des tuyaux de vidange de fausse sceptique, mais elles finissent également par se retrouver dans la mer tout en détruisant la vie aquatique du fait de leur caractère non-dégradable. D’autre part, les usagères les brûlent, alourdissant l’empreinte carbone (pollution atmosphérique), puisqu’il s’agit essentiellement de matière plastique. A ce niveau, l’impact sur le réchauffement climatique devient très évident. En ce qui concerne le plan économique, le budget que la femme consacre à l’achat des protections jetables par mois (entre 600f et 1200f), calculé sur un an (multiplié par 12 mois), puis sur toute la durée ménarche-ménopause (35 à 40 années) est assez élevé. Parlant toujours des conséquences économiques, les statistiques de l’étude de Zone Waste Europe sur les impacts des protections à usage unique montrent qu’en 2017 seulement, plus de 49 milliards de protections menstruelles ont été vendues, générant environ 590 000 tonnes de déchets. Une étude qui a aussi révélé que la fabrication des serviettes jetables est faite à 90 %, à partir de plastique et de gros volumes de rayonne viscose, colles, parfums et colorants qui peuvent détruire l’équilibre entre les bonnes et les mauvaises bactéries. Alors, au vu de tous ces effets négatifs, il est important que les femmes s’orientent vers des options pouvant aider à les contourner.
Une solution parmi tant d’autres
Pour donc permettre aux femmes de bénéficier de leurs serviettes hygiéniques sur une longue durée, l’ONG Mata-Yara (Femmes-Enfants, en langue Haoussa), à travers son programme DigniFemme, a choisi de promouvoir l’utilisation des protections menstruelles lavables en raison des conséquences qui en découlent de celles à usage unique (jetables). En réalité, la serviette lavable est une alternative aux protections périodiques traditionnelles qui est plus saine pour le corps et génère beaucoup moins de déchets. Elle s’utilise comme une serviette jetable, à la différence que le soir elle doit être lavé pour pouvoir être réutilisée. Et ceci, sur une durée de 4 ans au maximum. Hermyone Milène ADJOVI, Présidente de l’ONG Mata-Yara affirme qu’« elle est généralement composée de différents types de tissus 100% coton et de tissu imperméable pour éviter des fuites ».
Dans le but d’assurer l’hygiène autour des serviettes réutilisable après son achat à l’ONG Mata-Yara, les médecins en service donnent assez de conseils spécifiques sur cette question. Ces médecins instruisent les femmes et les filles à changer déjà au moins 3 fois par jour ou plus selon le flux de saignement, de rincer 3 fois à l’eau abondante pour éliminer tout le sang, laver ensuite avec du savon à pH neutre, rincer puis sécher au soleil. Enfin, il est conseillé de les repasser pour éliminer tout risque de subsistance de gêne pathologique. La Présidente Hermyone Milène ADJOVI encourage les jeunes filles et femmes à adopter les protections menstruelles lavables et réutilisables.
« Il vaut mieux perdre 10 minutes à laver ces serviettes à la douche qu’être contraint de dépenser des millions après pour traîner et traiter toute sa vie des infections, cancers, problèmes d’infertilité et autres »
, a-t-elle conclu.