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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

ENTRETIEN AVEC LE SPÉCIALISTE HENRI TOTIN SUR L’ÉCONOMIE VERTE : « C’est une économie qui participe à l’équité sociale »

 ENTRETIEN AVEC LE SPÉCIALISTE HENRI TOTIN SUR L’ÉCONOMIE VERTE : « C’est une économie qui participe à l’équité sociale »

Dans un contexte où le chômage sévit, plusieurs opportunités se présentent aux jeunes. C’est le cas du domaine de l’économie verte qui regorge de plusieurs avantages. Avec Henri Totin, Directeur Exécutif de l’ONG Jeunesse et Emplois Verts Pour Une Economie Verte (Jevev ONG), votre journal vous apporte plus de détails sur ce domaine en vogue.

 

  • Que comprendre par économie verte ?

L’économie verte est une économie qui participe à la gestion durable de nos ressources naturelles. C’est une économie qui participe à l’équité social dont les maillons respectent les principes environnementaux.

  • Quels sont les domaines phares de l’économie verte possible d’explorer au Bénin ?

Au Bénin, nous avons plusieurs domaines d’économie verte. Nous avons par exemple le domaine de la construction des infrastructures parce qu’aujourd’hui beaucoup d’entreprises innovent dans la construction écologique. Plusieurs autres innovations par rapport à la gestion de l’eau, de l’électricité dans la construction émergent également.

En dehors cela, il y a aussi le tourisme. Aujourd’hui, nous pratiquons l’écotourisme où vous n’avez plus besoin d’aller en voiture pour polluer l’environnement, où vous pouvez aller peut-être dans un système de cyclotourisme. C’est-à-dire, un tourisme avec le vélo. Vous pouvez aller dans un système de randonnée touristique. Il s’agit d’une randonnée qui vous permet de découvrir les merveilles de la nature.

Nous avons également le domaine énergétique qui regroupe pleins de jeunes qui innovent. Ils sont beaucoup à être formés sur l’installation des panneaux photovoltaïques, qui travaillent sur les foyers améliorés à base des énergies photovoltaïques. On a aussi le domaine des TICs. Il y a aussi le domaine comme du transport. Aujourd’hui, nous avons des motos électriques qui utilisent des bactéries recyclables.

En dehors de tout ça, il y a plusieurs d’autres domaines qu’on peut explorer au Bénin. Je pense qu’aujourd’hui, le gouvernement est sur une très bonne piste par rapport à la révolution d’économie verte.

  • Ces domaines constituent des opportunités offertes, n’est-ce pas ?

Oui, ce sont des opportunités pour les jeunes, pour les femmes, pour tout étudiant ou toute personne n’ayant même pas mis pied à l’école. Si on prend par exemple le domaine de l’énergie renouvelable, tout le monde peut le faire. Il suffit juste de maîtriser les B A BA et le tour est joué.

  • Quelles sont les principales limites rencontrées par les jeunes dans leur implication dans l’économie verte au Bénin ?

Les limites par rapport à la révolution verte au Bénin sont d’abord l’appui des bailleurs. C’est vrai, ça fait des ans qu’on parle d’économie verte mais aujourd’hui, nous n’avons pas des fonds spécifiques sur l’économie verte. Aujourd’hui, on a de fonds vert sur le climat, sur l’employabilité, sur l’émancipation de la femme etc. mais sur l’économie verte, il n’en a pas du tout.

L’autre limite pour la révolution verte est que l’innovation au niveau de l’économie verte n’a pas besoin de protocole, sinon d’un peu d’intelligence et d’apporter beaucoup de nouveautés à travers la valorisation des pratiques endogènes. Car, toutes les pratiques endogènes, pour la plupart, sont écologiques.

  • Comment les jeunes peuvent-ils contribuer à l’essor de l’économie verte au Bénin ?

La jeunesse peut vraiment contribuer à cette révolution d’économie verte, à cette transition de l’agro-écologie du moment où tout ce secteur dans lequel ils se retrouvent aujourd’hui, ils peuvent juste oser et innover. Et oser c’est d’aller au-delà de son secteur et de voir les réalités que nous avons aujourd’hui au Bénin. On prend les réalités par rapport aux sachets par exemple où on sait que les sachets détruisent l’environnement et ont des impacts sur le milieu de vie. On sait que les sachets causent plusieurs maladies. Et donc, c’est déjà une opportunité pour les jeunes. La mise en place de la loi 2017-39 est une opportunité pour eux. Ils doivent se mettre dans la tête que tôt ou tard, déjà que cette loi existe, il aura l’éradication et l’interdiction des sachets. Les jeunes devraient travailler sur des alternatives aujourd’hui à mettre en place pour remplacer les sachets.

Il y a aussi beaucoup de filières à l’UAC, surtout à la Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) qui forment les jeunes dans les domaines de l’économie verte.

  • Qu’est-ce que le gouvernement peut faire pour inciter les jeunes à s’intéresser au domaine de l’économie verte ?

Ce qu’on demande au pouvoir public est de revoir les documents stratégiques. On prend par exemple la CDN. Quand je le prononce souvent, les gens ont du mal à comprendre et à saisir la valeur de ce que je dis. La CDN qu’on appelle la contribution déterminée du Bénin est comme une bible du Bénin qui comporte toutes les lignes sur lesquelles nous devons écrire nos projets. C’est-à-dire quand tu écris ton projet et ça sort de cette marge, le bailleur ne peut pas financer.

Donc, il faudrait qu’on stipule dans notre CDN, les attentes que nous voulons d’ici 2030, d’ici 2050 par rapport à l’économie verte. Il faudrait aussi que dans notre PNA (Plan National d’adaptation) qu’on retrace toutes ces composantes par rapport à l’économie verte. Aujourd’hui au ministère de cadre de vie, nous avons la direction de promotion de l’écocitoyenneté qui promeut toutes les pratiques écologiques.

  • Mot de fin

Je ne peux que remercier LE RURAL qui est en train de faire beaucoup d’efforts aujourd’hui pour la transition verte au Bénin, notamment l’économie verte. Je voudrais inviter l’équipe à continuer comme ça avec des actions qui visent à militer pour la transition verte.

 

Propos recueillis et transcris par Jean-Baptiste HONTONNOU

 

 

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