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ANTHRACNOSE DE LA TOMATE : Rendement en danger, synonyme d’importantes pertes économiques
L’anthracnose de la tomate, causée par le champignon colletotrichum coccodes, constitue une menace sérieuse pour les producteurs de tomates à travers le monde. Cette maladie fongique, qui se manifeste par des tâches noires et des pourritures sur les fruits, peut entraîner des pertes de rendement significatives et compromettre la qualité des récoltes.
Innocent AGBOESSI (stag)
L’anthracnose se propage rapidement, surtout dans des conditions humides et chaudes, favorisant ainsi son développement. Les plants infectés montrent des symptômes visibles, avec des tâches noires qui évoluent en zones de pourriture. En dehors de l’impact direct sur la production, cette maladie entraîne une dégradation de la qualité des tomates, réduisant leur valeur marchande et augmentant les coûts de traitement et de gestion des cultures.
Chiffres et conséquences
En termes économiques, les pertes dues à l’anthracnose sont considérables. Les producteurs voient leurs bénéfices diminuer à mesure que les récoltes infectées nécessitent un triage rigoureux voire une élimination complète, impactant ainsi les revenus agricoles. De plus, les coûts de gestion augmentent avec l’utilisation accrue de fongicides et d’autres méthodes de lutte, pesant lourdement sur les budgets des exploitations agricoles.
Selon les experts, les pertes économiques dues à l’anthracnose de la tomate sont colossales. En Afrique de l’Ouest, où la tomate est un pilier de l’agriculture locale, les producteurs peuvent subir des baisses de rendement allant jusqu’à 40 %. Cette diminution de la production a un double impact : elle réduit les revenus des agriculteurs et perturbe les chaînes d’approvisionnement, augmentant ainsi les prix pour le consommateur final.
Les pertes de rendement peuvent atteindre 40 à 70% dans les champs sévèrement touchés. En 2022, la production de tomates au Bénin était de 80 000 tonnes, et avec un prix moyen de 500 FCFA/kg. Les pertes économiques dues à l’anthracnose peuvent être estimées entre 16 et 28 milliards FCFA (environ 26 à 45 millions USD). Au-delà des pertes directes, l’anthracnose compromet également la réputation des régions productrices, affectant les exportations et les échanges commerciaux. Les conséquences se font ressentir tout au long de la chaîne d’approvisionnement, depuis les agriculteurs jusqu’aux consommateurs finaux, qui peuvent rencontrer une offre réduite et des prix plus élevés sur le marché.
Face à cette menace, plusieurs pistes de solutions émergent. La recherche et le développement de variétés de tomates résistantes à l’anthracnose sont en plein essor. Des initiatives visant à améliorer les pratiques culturales, comme la rotation des cultures et l’utilisation de biopesticides, montrent également des résultats prometteurs. De plus, la sensibilisation des agriculteurs à ces techniques est cruciale pour réduire l’impact de la maladie.
L’anthracnose de la tomate n’est pas seulement une menace pour la production, elle représente un véritable défi économique pour l’ensemble de la filière agricole. Pour assurer la pérennité de cette culture essentielle, il est indispensable de renforcer la recherche, d’améliorer les pratiques agricoles et de soutenir les producteurs par des politiques adaptées. L’enjeu est de taille, mais avec une mobilisation collective, l’agriculture peut trouver les moyens de surmonter cette épreuve.
2 Comments
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