INONDATION À DJEGBADJI À OUIDAH ET À GRAND-POPO: Des hectares de cultures emportés par les eaux
Depuis quelques années les localités riveraines des lacs et lagunes côtiers sont les plus touchées par l’inondation. C’est le cas de la commune de Ouidah plus précisément au quartier Djégbadji et environ, qui depuis quelques semaines est inondé et difficile d’accès, une situation qui a emporté et envahi des hectares de cultures et qui entrave la poursuite de plusieurs activités dans la localité.
Par Hermione ADJANOHOUN
L’inondation fait des victimes et crée d’énormes dégâts économiques dans certaines communes du Bénin à l’instar de celle de Ouidah. Depuis quelques semaines les populations du quartier de Djégbadji et environ font face à une forte inondation. En effet, du communiqué rendu public par le ministre du cadre de vie et du Développement durable, il ressort que la fermeture de l’embouchure « La bouche du Roy » en février dernier est à la base de ce phénomène. L’embouchure étant fermée ne permet plus une communication directe entre l’écosystème marin et celui lagunaire côtier. Cet état de choses n’est pas sans conséquence notamment sur l’équilibre qui doit exister entre les deux écosystèmes.
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L’autre conséquence grave est que cette inondation a emporté des hectares de cultures maraîchères, des plantations de maïs d’arachide et autres. Toutes les cultures du côté sud de Djégbadji sont envahies, du côté nord à savoir (Agondji, Zoungbodji et autres), les dégâts sont limités. Selon Gabin Zomadi, Président de la coopérative des maraîchers de Ouidah qui a perdu des toutes ces cultures, cette situation aura un impact sur les rendements, la baisse des rendements et aussi une énorme perte économique. « C’est des centaines de milles qui sont allées en fumée comme ça, alors que nous avons investi de l’argent pour les productions, certains font des prêts à la banque, et ces prêts doivent être payer, la banque ne va pas comprendre que l’inondation détruit nos plantations », a-t-il ajouté.
Quant à Pierre Bédiyé , Président de la Fédération agroécologique du Bénin (FAEB), cette inondation d’une part empêche les femmes qui produisent du sel de travailler, ces femmes sont dans l’obligation depuis quelques semaines d’interrompre leurs activités parce que tout est inondé et d’autre part les touristes qui viennent visiter la plage notamment « la porte du non-retour » et « la porte du retour », ne peuvent plus y aller. Ce qui constitue une énorme perte économique pour les parties prenantes (les femmes, la ville de Ouidah et l’État béninois). Il faut selon lui, déboucher les canalisations qui empêchent la circulation de l’eau pour que les différents acteurs affectés puissent continuer leurs activités, parce que les dégâts créés par cette inondation sont économiquement énormes.
En effet face à cette situation une délégation gouvernementale composée du ministre des Affaires Sociales, Véronique Tognifodé, et du ministre du Cadre de Vie et du Développement Durable, José Didier Tonato était jeudi 17 Juin 2021 au chevet des sinistrés. La délégation gouvernementale était allée témoigner la compassion et la solidarité du gouvernement au riverain. Ces derniers ont reçu des aides financières, des kits humanitaires constitués d’aliments, de nattes, des moustiquaires et bien d’autres produits d’utilités.
Le ministre du Cadre de Vie, José Didier Tonato a invité les populations aux respects des règles d’hygiène et promet que des dispositions seront prises pour la réouverture de l’embouchure. Il faut noter que cette inondation a également touché les populations de la berge lagunaire de la commune de Grand-popo.