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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

TRANSFORMATION DU MANIOC EN GARI ET TAPIOCA: Le groupement SONAGNON en fait une priorité

 TRANSFORMATION DU MANIOC EN GARI ET TAPIOCA: Le groupement SONAGNON en fait une priorité

Une coopérative agricole est une entreprise créée par des agriculteurs et gouvernée par eux. Ils en sont les propriétaires mais aussi les fournisseurs en productions animales ou végétales. Le  Groupement Sonagnon de Tokpa-Domè est une coopérative spécialisée dans la transformation du manioc.

Yélian Martine AWELE

Né dans un contexte où les femmes étaient confortées à d’énormes difficultés dans la production et la transformation du manioc, le groupement Sonagnon de Tokpa-Domè constitué essentiellement de femmes est une association de femmes transformatrices de manioc en gari, tapioca et ‘‘Agbéli’’ ; basée dans la commune  de Kpomassè, ville située à une  trentaine de kilomètres de Ouidah et dont Apolline GBENONTO en est la Secrétaire Générale. Elle donne un bref historique dudit groupement : « Pour soulager les peines de nos mamans, une structure de la place ayant vu leurs trin-tins journaliers leur a demandé certains papiers qu’elles ont fournies pour bénéficier des subventions et des kits ou matériels de travail en vue d’améliorer leurs différentes activités notamment les travaux champêtres puisqu’elles étaient déjà vieilles ».

Selon la Secrétaire Générale, l’objectif du groupement est « de transformer le manioc en gari, ‘‘Agbéli’’, tapioca et de les vendre». Comme toute association, le groupement Sonagnon de Tokpa-Domè est un groupement régi par un certain nombre de règles qui s’impose à tous les membres. « Les retards, absences non justifiées, les permissions à la dernière minute sont strictement sanctionnés. Les auteures de  ces actes payent des amendes auprès de la Trésorière Générale de l’association. Toute permission se doit d’être demandée trois jours à l’avance » fait-elle savoir.

Par ailleurs, suivant le planning des activités à mener en une journée, « déjà les matins à 7heures, tout le monde doit répondre présent et à 7heures 15 au plus ensemble, on va au champ pour déterrer les maniocs. Lorsqu’on ne se lève pas le matin de bonheur pour aller au champ, le retour est tardif ; ce qui ralentit le travail puis qu’après le champ, il faut ramener les maniocs à la maison, et commencer par les   éplucher à partir de 10heures ». Après l’épluchage dit-elle, on les laves trois fois, les rappe, puis les met dans des paniers. Le lendemain, on les presse avec une machines adaptées, attise le feu puis on passe à la première cuisson et le tamis, et après cette étapes, on passe à la deuxième cuisson et au tamis. Ce n’est qu’après ce second tamis qu’on met le gari dans les sacs pour la conservation. A cette étape, le gari est consommable et les acheteurs peuvent déjà en acheter.

Cependant, il y a plusieurs types de gari produits à Sonagnon : « le gari ‘‘Ahayeux’’ ; le gari amélioré au lait de coco qui renforce la nutrition des enfants ; le gari amélioré  au jus d’ananas ; le gari jaune fait à base de l’huile rouge, ce type de gari est utilisé pour faire le « Ebà » et enfin le gari amélioré au soja ».

En période de pluie, affirme la responsable, « le gari n’est pas cher. Le Kilo est actuellement à 250F ici à Sonagnon. Mais en saison sèche, le Kilo se vend même à 400f voire 450F ». « Nous recevons beaucoup de commandes, même au-delà des frontières béninoises, parfois même nous n’amenons pas nos  garis au marché avant de les vendre » a-t-elle ajouté.

A en croire ses propos, chaque activité menée est gage d’un payement immédiat et les revenus après-vente sont bien gérés. « Si quelqu’un fait l’épluchage, la cuisson, ou toute autre activité entrant dans le cadre de la transformation du manioc, il prend son argent. Nous avons des unités de mesures qui permettent d’évaluer le travail abattu par chaque personne ». Elle poursuit en disant : « Après la vente, on enlève les pertes puis le reste de l’argent, on le partage entre nous et lorsque que subviennent les conflits entre femmes on règle le problème à l’amiable. »

L’occasion fait le larron dit-on et pour la transformatrice, c’est l’occasion pour elle de témoigner sa gratitude envers les structures notamment l’USADF qui ne cesse de leur venir en aide : « cette structure nous a donné beaucoup formations liées à la transformation, à l’amélioration de la qualité de notre travail et à l’hygiène corporelle. Par exemple, avant nous travaillions au champ et nous n’avions même pas de paniers dans lesquels il faut mettre les maniocs rappés, nous les déposons à même le sol et on les emballe  avec les moustiquaires qu’on nous avait partagées mais grâce à l’USADF, nous ramenons les maniocs à la maison où nous continuons le processus de transformation comme elle nous l’a appris ».   Toutefois, tant qu’il reste à faire, rien n’est encore fait dit-on. Ainsi a-t-elle sollicité davantage de soutiens afin que leur besoin de perfectionnement de leurs activités soit totalement comblé. « Pour l’épluchage et le déterrement par exemple, nous avons besoin des machines adéquates  pouvant faciliter le travail » a-t-elle notifié.

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