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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE: Quel regard des jeunes béninois sur le secteur agricole ?

 JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA JEUNESSE: Quel regard des jeunes béninois sur le secteur agricole ?

L’agriculture au bénin est la première source de richesse. Un secteur très important de l’économie béninoise. A l’occasion de la journée internationale de la jeunesse, une équipe de notre rédaction est allé à la rencontre de quelques étudiants béninois pour mieux comprendre ce regard douteux qu’ils portent sur l’agriculture …

L’agriculture est à la fois présentée comme une des principales solutions face au défi de l’emploi au Bénin. Elle contribue en effet à 32,7{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} en moyenne au PIB ,75{e43727ebdf1c82cdaf05db1b2e953f1c6b388407dfc0230603c9b856384b4112} aux recettes d’exploitations agricoles existant.

« L’agriculture offre une multitude d’opportunités aux jeunes d’entreprendre, ce que nous les jeunes nous ne comprenons pas. On pense que les cours nous garantissent un meilleur emploi » affirme Michel étudiant en FSA. La croissance démographique est encore trop forte au regard des capacités d’accueil des systèmes agraires dans de nombreux pays pour que tous les jeunes aient leur place en production agricole. « Je ne crois pas que maintenir dans l’agriculture des personnes qui n’en n’ont pas envie soit une bonne idée » explique Rosaline étudiante en linguistique. C’est au contraire l’une des raisons pour lesquelles le secteur agricole a des difficultés à décoller, parce que les jeunes qui s’y trouvent n’en n’ont pas envie. Une approche plus constructive serait de les aider à développer davantage leur entreprise ou de leur apporter des compétences dans d’autres domaines.

Rose étudiante en géographie : « la principale raison qui pousse les jeunes à quitter l’agriculture c’est la recherche de revenus pour vivre dignement et aider leur famille ». Dans ce cas, les jeunes considèrent ce domaine comme un domaine minable, de pauvreté. L’exode demeure pour eux, la meilleure solution et ils sont souvent soutenus par leur famille. Dire aujourd’hui qu’il y a assez de terres à cultiver pour installer un grand nombre de jeunes c’est « une erreur grave ». Les systèmes ne permettent plus le maintien d’une population aussi importante dans l’agriculture, du moins dans les conditions de revenus et de bien être décents. Les systèmes agraires ne pourront donc pas offrir des conditions de vie et des revenus décents à tous ces jeunes car une exploitation agricole ne peut être viable qu’à certaines conditions. Il y a ceux dont les parents sont déjà exploitants agricole en activités; ils veulent que leurs enfants vivent dans de luxe nous confirme Canicus « de nombreux familles poussent leurs enfants à faire autre chose que l’agriculture ». Cela ramène à la question des opportunités de l’attractivité.

Les temps évoluent, les jeunes de plus en plus instruits, ils accèdent aux nouvelles technologies et ils ont des besoins dont la satisfaction nécessite des revenus monétaires stables. Les exploitations de la 3ème catégorie en revanche ne parviennent pas à nourrir la cellule familiale et encore moins à profiter des retombées issues de la vente des produits agricoles. Pour ces exploitations, les pressions foncières sont également fortes. Si nous sommes réalistes « nous devons savoir que tous les jeunes ne peuvent pas devenir des agriculteurs et que tous ne sont pas passionnées par l’agriculture »nous avoue Christelle étudiante en technologie. Mais les jeunes peuvent travailler dans des domaines stimulés par le développement de l’agriculture : les industries de transformation, la vente de matériels agricoles, le commerce, les infrastructures en milieu rural.

L’image du métier d’agriculteur est peu attractive, un travail pénible avec des méthodes archaïques, mal rémunéré, ni retraite et sans protection sociale. Il faut cependant faire le pari que l’agriculture peut encore attirer et accueillir de nombreux jeunes si l’on est en mesure de leur montrer qu’il est possible de vivre décemment de son activité et dans un environ de vie plus attractif ( téléphonie mobile ,accès à l’information, électricité et service). L’un des enjeux est aussi de changer le discours, il ne s’agit pas de prendre la suite de ces parents mais de devenir entrepreneur agricole. Il faut d’abord commencer par stéréotyper l’agriculture avec des expressions telles: « l’agriculture ne nourrit pas son homme, si tu ne travailles pas bien à l’école, tu vas cultiver les champs au village » Anicet étudiant en agronomie. Il faut alors faciliter pour les jeunes l’accès à la terre, du crédit et financements adéquats, renforcer les capacités et modernisé davantage ce secteur. Mais actuellement « le gouvernement fait un bon travail dans ce domaine avec les reformes mis en place pour valoriser ce secteur » avoue Gracias étudiante en espagnole. Le développement du secteur agricole est de nouveau considéré comme la solution la plus efficace pour absorber durablement ces cohortes de jeunes ruraux arrivant sur le marché d’emploi; Jacqueline étudiante en agronomie « peu de jeunes ont compris la réalité, la preuve beaucoup se lancent en agrobusiness, pour eux c’est un emploi finalement » Il faut aussi comprendre que les formations agricoles mis en place après les indépendances pour former les cadres du développement agricole sont en crise.

Le Réseau FAR (Formation Agricole et Rural) souligne dans une étude sur la formation agricole que l’enseignement ou formation agricole, nécessite de prendre en compte la diversité et la complexité des situations professionnelles agriculteurs. Aujourd’hui le bénin met l’accent sur le développement du secteur agricole. Celui-ci doit répondre à trois défis majeurs, portant sur la couverture des besoins alimentaires, l’accroissement des revenus et l’amélioration de la productivité et de l’attractivité de l’activité agricole et du milieu rural.

Bien que le secteur industriel et des services montrent des taux de croissance prometteurs, leur développement ne s’est pas encore stabilisé. Ils se caractérisent par conséquent par une faible capacité d’absorption de la main d’œuvre, ce qui explique en grande partie l’ignorance de ce secteur par les jeunes. Le potentiel de l’agriculture reste aussi élevé dans ce domaine.

Par Déborah ALIMA

LE RURAL

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