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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

LE MARAÎCHAGE A GRAND-POPO: Une activité qui draine assez de jeunes

 LE  MARAÎCHAGE A GRAND-POPO: Une activité qui draine assez de jeunes

Ils sont nombreux ces jeunes qui s’intéressent de plus en plus au maraîchage. Une équipe de la Rédaction de LE RURAL Benin TV a effectué une descente à Grand popo, une ville située dans le département du Mono qui s’impose aujourd’hui comme un pôle de production local de produits maraîchers. Kodjo Zouhoungbogbo maraîcher rencontré sur le site de la Coopérative des Maraichers Biologiques de Grand –Popo nous en dis plus sur sa vie de maraîcher.

Par Laure LEKOSSA

Marié et père de deux enfants, Kodjo Zouhoungbogbo est un jeune maraîcher installé dans la commune de grand PoPo avec sa famille. Il a très tôt démarré le maraîchage et depuis 2015, il travaille à son propre compte. Interrogé sur la raison du choix de cette activité, il affirme « Le maraîchage est une activité que j’ai hérité de ma maman depuis le bas -âge. J’aidais ma maman depuis que j’étais sur les bancs. Et quand ma maman pratiquait cette activité, j’ai aussi pris goût parce que avec elle, les points se faisaient de manière que je voyais moi-même les bénéfices qui se dégageaient de cette activité. C’est ce qui m’a permis à la fin de mes études de choisir cette activité ».

Le chômage chronique en milieu rural incite beaucoup de jeunes à jeunes à migrer vers les villes. La petite horticulture maraîchère est une grande source directe et indirecte de travail pour les jeunes et les femmes que ce soit dans les villes ou les campagnes. Le maraîchage figure aujourd’hui parmi les douze filières prioritaires identifiées et retenues par le Gouvernement béninois, dans le Plan de Relance du Secteur Agricole et Rural. Il joue un rôle sociologiquement et économiquement important au sein de la population béninoise. En effet, la consommation nationale de légumes frais est très élevée et estimée en 2002, à 74.000 tonnes, soit environ 80 kg par personne et par an (PADAP, 2003). Les cultures maraîchères représentent une source alimentaire variée, qui complètent bien les besoins des populations béninoises dont l’alimentation de base est composée essentiellement de glucides, principaux aliments énergétiques. Outre son importance alimentaire et nutritionnelle, le maraîchage représente aujourd’hui la principale activité pour nombre de familles, pour lesquelles, il constitue une source importante de revenu financier. C’est le cas de Kodjo Zouhoungbogbo, un jeune maraîcher qui produit du piment long, du melon, de la tomate, du poivron, de l’oignon, de la carotte et un peu de chou ; le tout sur une superficie de 1ha 400m2 hérité de sa mère. Ce dernier note avoir suivi plusieurs formations à la longue après le démarrage de son activité. Et pour une parfaite évolution de l’activité, il a décidé de se mettre en coopérative conventionnelle notamment l’Union Communale des maraîchères de Grand Popo dont il est le premier responsable à la production et à la commercialisation. Les cultures maraîchères sont produites dans toutes les régions du Bénin, surtout au Sud, en zones urbaines comme périurbaines. Kodjo Zouhoungbogbo souligne que pour la commercialisation de ses produits, il fonctionne avec des clients occasionnels notamment les bonnes dames, et des clients contractualisés.

Des difficultés !

Tout n’est pas rose pour les maraîchers. Ils sont parfois confrontés à un problème de la fréquence des saisons. Ce qui entraîne parfois la perte de la production. « Les difficultés que je rencontre souvent sont liées au changement climatique. La variabilité climatique aujourd’hui ne nous permet pas toujours d’atteindre les objectifs fixés. Avant, on pouvait identifier les saisons et savoir quel produit cultiver à un moment donné. Mais actuellement, les saisons ne sont plus identifiables. Nous mettons en terre n’importe quel produit à n’importe quel moment et espérons que cela marche » affirme Kodjo Zouhoungbogbo. De ce fait, ils sont obligés de faire usage de techniques plus modernes (drainage, méthode du goutte-à-goutte…) et des produits tels que les engrais pour accroître la production. Ce qui leur revient cher. Et ceci se justifie par le fait que la production étant devenue chère, les revendeuses également n’arrivent plus à prendre les produits en grande quantité à cause du faible pouvoir d’achat des consommateurs. A cela s’ajoute une baisse de la vente « Il y a la qualité des intrants que nous avons à notre disposition, nous avions à un moment donné noté quelques falsifications, il y a la fermeture des frontières qui nous a beaucoup dérangé parce qu ’il y a des spéculations qui sont produits en direction du Nigéria telles la tomate et la carotte donc nous avions eu des difficultés à écouler nos produits. Nous rencontrons aussi des difficultés liées au fond de roulement » a-t-il martelé. Il poursuit « Au niveau de la production, il y a les ravageurs qui nous dérangent beaucoup et qui détruit parfois nos cultures, il y a aussi le problème d’insuffisance de mains d’œuvre auquel nous sommes confronté ».

Le maraîchage : Une activité comme tout autre

La terre ne ment pas, dit-on. Pour Kodjo Zouhoungbogbo, la fidélité à la terre paye. Celui qui s’applique vraiment à ce métier en reçoit les retombées positives, explique-t-il. Pour cet homme qui avoue ne rien envier à un fonctionnaire, le maraîchage représente toute sa vie et celle de sa famille. « Nous vivons de ce métier et nous ne nous plaignons aucunement. Avec la pression démographique, les demandes deviennent de plus en plus fortes. A ce jour, aucune mévente n’a été encore enregistrée sur le site. Nous réalisons de bonnes recettes grâce à ce métier», se réjouit-il. « Les spéculations sont vendues selon leurs types. La tomate par exemple est vendue par panier de 45 Kilos au prix moyen de 5000. Mais en ce qui concerne la production biologique nous vendons le panier de 45 Kilos à 9000 fcfa » fait savoir Kodjo Zouhoungbogbo. Le maraîchage est une activité très rentable ajoute-t-il parce que ça nourrit son homme. « On ne peut pas faire le maraîchage sans avoir la terre et cette activité m’a permis d’acheter moi-même mon parcelle à Comè et aujourd’hui j’ai mon propre domaine sur lequel j’exerce mon activité ; ça me permet de subvenir à mes besoins et de nourrir aussi ma famille ».

LE RURAL

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