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1er groupe de presse agricole en Afrique de l’Ouest

GASPILLAGE DES PRODUITS VIVRIERS : Une menace pour l’économie locale

 GASPILLAGE DES PRODUITS VIVRIERS : Une menace pour l’économie locale

Le Bénin dont l’agriculture représente près de 30 % du PIB et emploie plus des deux tiers de la population active, fait face à un défi majeur : le gaspillage des produits vivriers. Les pertes alimentaires importantes menacent non seulement les revenus des agriculteurs, mais aussi la compétitivité économique du pays.

 

Innocent AGBOESSI (stag)

Les principales filières agricoles du Bénin, comme l’anacarde, l’ananas, le coton, le karité ou encore le soja, génèrent des revenus substantiels au Bénin. Cependant, une part considérable de la production est perdue avant même d’atteindre le marché en raison de divers facteurs, tels que des infrastructures de stockage inadéquates, des méthodes de récolte inefficaces et un manque de chaînes de froid.

En effet, selon la FAO, environ 40 % des fruits et légumes produits en Afrique subsaharienne, dont le Bénin fait partie, sont perdus après la récolte en raison de problèmes de stockage et de transport. En 2022, la noix de cajou, deuxième produit agricole d’exportation après le coton, a généré plus de 20,6 milliards FCFA (34 millions de dollars) en recettes. L’ananas, principal produit horticole d’exportation, a rapporté 240 millions FCFA (395 700 dollars). Toutefois, ces chiffres pourraient être nettement plus élevés si les pertes post-récolte étaient réduites.

Il est donc important de savoir que le gaspillage des produits vivriers affecte non seulement les revenus des agriculteurs, mais aussi l’économie nationale. Les pertes alimentaires entraînent une diminution de l’offre disponible pour l’exportation et le marché local, ce qui peut conduire à des prix plus élevés pour les consommateurs et une moindre compétitivité sur les marchés internationaux. Selon une étude de la Banque mondiale, les pertes alimentaires coûtent à l’Afrique subsaharienne environ 4 milliards de dollars par an.

Ainsi, pour remédier à cette situation, la Banque mondiale a approuvé un prêt supplémentaire de 150 millions de dollars en juin 2024 pour soutenir le Projet d’appui à la compétitivité des filières agricoles et à la diversification des exportations (PACOFIDE). Ce projet, actif de 2020 à 2026, vise notamment à améliorer les infrastructures de stockage, moderniser les techniques de récolte et introduire des technologies de conservation alimentaire.

En outre, des initiatives spécifiques, comme la création de fermes-écoles et l’installation d’unités industrielles de production de plants in vitro pour la filière ananas, sont prévues pour garantir un approvisionnement en matériel végétal sain et réduire les pertes. Ces mesures devraient créer de nouvelles opportunités économiques et des moyens de subsistance plus inclusifs pour plus de 150 000 bénéficiaires du PACOFIDE, selon Nestor Coffi, responsable des opérations du groupe de la Banque mondiale pour le Bénin.

Dans l’accompagnement du gouvernement et de la Banque mondiale pour réduire le gaspillage des produits vivriers au Bénin, les agriculteurs peuvent améliorer les infrastructures de stockage, adopter des technologies de séchage solaire et d’agriculture de précision, et accéder à des financements via le microcrédit. Les consommateurs, quant à eux, peuvent planifier leurs repas, acheter des produits locaux et de saison, pratiquer une cuisine zéro déchet et utiliser des applications anti-gaspillage. Des initiatives communautaires, telles que les coopératives agricoles, les marchés de producteurs locaux, et les programmes de redistribution alimentaire, sont également essentielles pour optimiser l’utilisation des ressources et renforcer l’économie locale.

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