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EXTINCTION DU CHIMPANZÉ DE L’AFRIQUE DE L’OUEST : Un danger critique pour l’environnement

 EXTINCTION DU CHIMPANZÉ DE L’AFRIQUE DE L’OUEST : Un danger critique pour l’environnement

Les chimpanzés de l’Afrique de l’Ouest sont des espèces emblématiques jouant un rôle très important dans l’équilibre de leurs écosystèmes forestiers. Beaucoup plus présents en Guinée, en Liberia, en Côte d’Ivoire, en Sierra Leone et au Ghana, ces derniers sont menacés d’extinction malgré les nombreux efforts de sensibilisation fournis.

Madeleine ATODJINOU

« Les chimpanzés d’Afrique de l’Ouest sont sur la voie de l’extinction si des mesures drastiques ne sont pas immédiatement adoptées ». Ce fut une alerte des spécialistes des primates en 2020. Quand bien même que des cris de cœur et alertes pareils ne cessent de monter, le mal de la disparition progressive des chimpanzés persiste. En exemple, les forêts de la Sierra Leone, autrefois luxuriantes, abritent une biodiversité exceptionnelle, dont le célèbre chimpanzé de l’ouest. Malheureusement, cette espèce emblématique est aujourd’hui au bord de l’extinction, menacée par la déforestation galopante et la destruction de son habitat naturel.

En effet, le Parc national des monts Loma, l’un des derniers refuges de ces primates, est en première ligne. Selon les données satellitaires actuelles, le parc aurait perdu plus de 6% de son couvert forestier primaire en seulement quelques années (2002-2023). À en croire Rosa Garriga, responsable de la recherche et consultante de Tacugama rapporté par Mongabey,  « la Sierra Leone abrite la troisième plus grande population de chimpanzés d’Afrique de l’Ouest, dont plus de la moitié vit dans des zones non protégées et dégradées par l’homme ».  Pour elle « en Sierra Leone, on observe que le “farm-bush”, une forêt secondaire dégradée qui se développe après l’agriculture sur brûlis, devient le type de végétation la plus répandue ». À cela s’ajoutent plusieurs autres raisons peuvent expliquer cette situation alarmante. Entre autres, en dehors de l’agriculture sur brûlis, il y a l’élevage intensif, l’exploitation forestière illégale et, plus récemment, la culture de la marijuana.

Ainsi, il faut dire également que les communautés locales, souvent poussées par la pauvreté, envahissent les terres protégées pour subvenir à leurs besoins. La culture itinérante étant une pratique agricole traditionnelle, mais destructrice, dégrade les sols et fragilise les écosystèmes. De même, les conflits entre agriculteurs et éleveurs, ainsi que la pression démographique, exacerbent la situation.

C’est une situation existante depuis plusieurs années maintenant, allant de façon progressive. Ainsi, entre 1990 et 2014, le nombre des chimpanzés a diminué de 80%, passant à seulement 52 800 individus. Pourtant, les chimpanzés restent des espèces très utiles à l’environnement, car ils jouent un rôle de taille dans la régénération des forêts en dispersant les graines et en maintenant l’équilibre de l’écosystème. Leur disparition aurait des conséquences désastreuses sur la biodiversité et les services écosystémiques dont dépendent les populations locales.

Il importe donc que ces derniers soient protégés ainsi que leurs habitats, que les moyens alloués à la surveillance des parcs nationaux soient augmentés et que des gardes forestiers et de renforcer la coopération entre les autorités et les communautés locales soient formés. Aussi faut-il promouvoir l’agroforesterie qui permettra la conciliation de la production alimentaire et la conservation des forêts. À cela s’ajoute la sensibilisation et l’éducation de la population à l’importance de la biodiversité et les conséquences liées à la déforestation, puis l’investissement dans l’écotourisme ou la promotion de cultures de rente. Sans quoi, l’extinction des chimpanzés de l’ouest serait une perte irréparable pour l’humanité.

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