Malgré leur rôle important dans la régulation du climat et de la biodiversité, les océans, ressources essentielles de la planète, subissent encore les conséquences du réchauffement climatique et de l’activité humaine. Si des avancées ont été réalisées, notamment grâce à l’accord de Kunming-Montréal, de nombreux défis persistent.

Madeleine ATODJINOU

Depuis des décennies, des mesures sont continuellement prises dans le but de protéger l’environnement et les océans, véritable poumons de la planète, en raison de sa capacité à fournir la moitié de l’oxygène de la planète et à nourrir la moitié de la population mondiale et bien d’autres. Bien qu’ils soient un meilleur bouclier contre les changements climatiques, les réalités actuelles prouvent le contraire en ce qui les concerne.

En effet, les températures océaniques atteignent des records plus élevés en mettant en péril la faune marine et intensifiant les phénomènes météorologiques extrêmes. Ainsi, de vastes étendues de coraux, essentielles à l’équilibre des écosystèmes marins ont disparu. La surpêche a décimé de nombreuses populations de poissons, menaçant ainsi la sécurité alimentaire de millions de personnes.

Selon un nouveau rapport, commandé par Bloomberg Philanthropies par l’intermédiaire du Bloomberg Ocean Fund et élaboré en partenariat avec d’autres grandes organisations de conservation marine, l’Amérique latine serait devenue une région pionnière en matière de protection marine, avec 26% de ses eaux placées sous statut de protection. D’un autre côté, la Colombie a mis en avant ses efforts en matière de conservation marine lors de la Cop 16. En protégeant 30% de sa zone océanique, elle aurait montré la voie à suivre.

Selon ce rapport, cette statistique ne reflète cependant pas la réalité sous-marine. Du coup, seuls 2,5% des océans de la région bénéficieraient d’une protection effective, permettant ainsi la préservation de la biodiversité. Malgré ses avancées, la Colombie ne fait pas exception avec seulement 1,5% de ses eaux véritablement protégées. Un constat qui n’est pas loin d’être isolé. En exemple, le Royaume-Uni et le Japon ont désigné de vastes zones marines protégées, sans une véritable mise en place de mesures de gestion efficaces.

Pour inverser cette tendance, le rapport du Bloomberg Ocean Fund propose plusieurs pistes comme l’amélioration de la collecte de données, qui consiste à disposer d’informations précises et fiables pour évaluer l’état de santé des océans et mesurer l’efficacité des mesures de conservation. Il faut de même que des outils comme le 30×30 Progress Tracker permettent d’accroître la transparence et de favoriser la participation des acteurs locaux. Aussi, les pays développés doivent-ils honorer leurs engagements en matière de financement de la conservation marine dans les pays en développement.

Sommes toutes, il est à retenir du résultat de ce rapport que la protection des océans est une responsabilité mondiale. Les décisions prises aujourd’hui auront des conséquences à long terme sur la planète et les générations futures. Il urge alors d’agir afin de préserver ces écosystèmes fragiles et de garantir un avenir durable pour tous.

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